Living Well is the Best Revenge

2015-11-21 16.51.11 Pater noster
Jacques Prévert

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la trinité
Avec son petit canal de l’Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-même d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Aves leur tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.

2015-11-21 16.52.29

Je n’ai pas écrit depuis un moment sur ce blog – au moment où je me préparais à le faire, il y a bientôt deux semaines, les horreurs des attentats de Paris se sont déchaînées, et il m’a semblé si futile, si… peu important de raconter des histoires de repas et de bon petits plats ! Je suis restée un moment dans cet état de presque sidération, et puis, la vie reprend ses droits, et de plus, comme le dit le titre de ce billet, « Living Well is the Best Revenge » (« Vivre bien est la meilleure des vengeances », citation souvent attribuée à George Herbert, mais dont la paternité semble douteuse – peu importe, c’est une phrase que j’ai toujours aimée et qui sonne si juste en ce moment !). En cadeau pour se souvenir de la beauté des choses, ces deux photos du ciel du Piémont à la tombée du jour, et ce poème de Prévert que je sais presque par coeur (en tout cas le début) depuis mes 15 ans et qui tombe à pic…

Voici donc un petit méli-mélo de ce que j’ai cuisiné ces dernières semaines, un peu dans le désordre.

Vite fait, et très réconfortant par ce soudain temps glacial, une belle pasta e fagioli.

Avec une truffe blanche en importation directe d’Alba (car nous avons passé un beau week-end gastronomique dans le Piémont), des tajarin à la truffe blanche – beaucoup de beurre, beaucoup de Parmesan, beaucoup de truffe, miam !

Une toute simple salade de pois-chiches au thon avec sauce au yaourt et au curry (une improvisation libre, et bien réussie).

Un repas indien, avec en apéritif un cocktail Bombay Fizz (Prosecco et jus de mangues, pas convaincant, tirée d’un livre de cuisine végétarienne indienne que j’aime pourtant beaucoup – et en fouillant le web je me suis rendu compte que le Bombay Fizz traditionnel n’a rien à voir avec ça !), puis une salade d’épinards sauce cacahuètes délicieuse (du livre d’Anjum Anand Indian Food Made Easy), en plat un curry de lotte et joues de cabillaud (du même livre) et du riz basmati, puis, en dessert, un étonnant et très réussi halwa de potimarron. A noter que j’ai remplacé les tomates de la salade par des mangues vertes, les tomates fraîches étant totalement insipides en cette saison, et la mangue verte constituant une substitution très agréable.

Ma recette préférée de ce livre de Ken Hom, du riz gluant au poulet et aux saucisses, pour laquelle j’utilise les savoureuses (et piquantes !) saucisses thaï à la citronnelle que je trouve chez mon épicier vietnamien.

Le kale (aussi appelé chou nordique ou chou plume) est à la mode, ça tombe bien j’adore ça (et savez-vous que le chou noir utilisé traditionnellement dans la ribollita Toscane est une sorte de kale ?) – du coup j’ai fait une excellente salade de kale et d’épeautre, tirée de ce numéro de Cuisine et vins de France (CVF pour les intimes).

Un caldo verde (soupe au chou vert et chorizo) succulent (ça aussi ça réchauffe !), du même numéro de CVF.

Une pastilla de poulet (indécoupable mais délicieuse, encore une recette du CVF de novembre), accompagnée d’une salade tiède de carottes cuites au cumin et au jus de citron.

6 thoughts on “Living Well is the Best Revenge

  1. J’attendais justement avec impatience que tu repostes!
    Je t’avoue qu’après les attentats (surtout que j’étais à 500m), je me suis dit que quitte à mourir demain, autant en profiter un maximum, je n’ai jamais acheté autant de livres de cuisine (passée la phase de profonde tristesse, parce que que de vies gâchées, interrompues avant la fleur de l’âge)
    Je suis fan de ton poème de Prévert, je le connaissais pas mais je le note direct.
    Miam ta pastilla je voulais justement en faire une!

  2. Qu’il tombe à point ce poème, et qu’il sonne juste par les temps qui courent …
    Merci pour ce joli post, et comme tu le cites si bien « living well is the best revenge », so let’s go*

    La salade d’épinard sauce cacahuète a attisé ma curiosité, pourrais tu partager la recette?

    Bonne journée!

    Lise

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