Living Well is the Best Revenge

2015-11-21 16.51.11 Pater noster
Jacques Prévert

Notre Père qui êtes aux cieux
Restez-y
Et nous nous resterons sur la terre
Qui est quelquefois si jolie
Avec ses mystères de New York
Et puis ses mystères de Paris
Qui valent bien celui de la trinité
Avec son petit canal de l’Ourcq
Sa grande muraille de Chine
Sa rivière de Morlaix
Ses bêtises de Cambrai
Avec son Océan Pacifique
Et ses deux bassins aux Tuileries
Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets
Avec toutes les merveilles du monde
Qui sont là
Simplement sur la terre
Offertes à tout le monde
Éparpillées
Émerveillées elles-même d’être de telles merveilles
Et qui n’osent se l’avouer
Comme une jolie fille nue qui n’ose se montrer
Avec les épouvantables malheurs du monde
Qui sont légion
Avec leurs légionnaires
Aves leur tortionnaires
Avec les maîtres de ce monde
Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres
Avec les saisons
Avec les années
Avec les jolies filles et avec les vieux cons
Avec la paille de la misère pourrissant dans l’acier des canons.

2015-11-21 16.52.29

Je n’ai pas écrit depuis un moment sur ce blog – au moment où je me préparais à le faire, il y a bientôt deux semaines, les horreurs des attentats de Paris se sont déchaînées, et il m’a semblé si futile, si… peu important de raconter des histoires de repas et de bon petits plats ! Je suis restée un moment dans cet état de presque sidération, et puis, la vie reprend ses droits, et de plus, comme le dit le titre de ce billet, « Living Well is the Best Revenge » (« Vivre bien est la meilleure des vengeances », citation souvent attribuée à George Herbert, mais dont la paternité semble douteuse – peu importe, c’est une phrase que j’ai toujours aimée et qui sonne si juste en ce moment !). En cadeau pour se souvenir de la beauté des choses, ces deux photos du ciel du Piémont à la tombée du jour, et ce poème de Prévert que je sais presque par coeur (en tout cas le début) depuis mes 15 ans et qui tombe à pic…

Voici donc un petit méli-mélo de ce que j’ai cuisiné ces dernières semaines, un peu dans le désordre.

Vite fait, et très réconfortant par ce soudain temps glacial, une belle pasta e fagioli.

Avec une truffe blanche en importation directe d’Alba (car nous avons passé un beau week-end gastronomique dans le Piémont), des tajarin à la truffe blanche – beaucoup de beurre, beaucoup de Parmesan, beaucoup de truffe, miam !

Une toute simple salade de pois-chiches au thon avec sauce au yaourt et au curry (une improvisation libre, et bien réussie).

Un repas indien, avec en apéritif un cocktail Bombay Fizz (Prosecco et jus de mangues, pas convaincant, tirée d’un livre de cuisine végétarienne indienne que j’aime pourtant beaucoup – et en fouillant le web je me suis rendu compte que le Bombay Fizz traditionnel n’a rien à voir avec ça !), puis une salade d’épinards sauce cacahuètes délicieuse (du livre d’Anjum Anand Indian Food Made Easy), en plat un curry de lotte et joues de cabillaud (du même livre) et du riz basmati, puis, en dessert, un étonnant et très réussi halwa de potimarron. A noter que j’ai remplacé les tomates de la salade par des mangues vertes, les tomates fraîches étant totalement insipides en cette saison, et la mangue verte constituant une substitution très agréable.

Ma recette préférée de ce livre de Ken Hom, du riz gluant au poulet et aux saucisses, pour laquelle j’utilise les savoureuses (et piquantes !) saucisses thaï à la citronnelle que je trouve chez mon épicier vietnamien.

Le kale (aussi appelé chou nordique ou chou plume) est à la mode, ça tombe bien j’adore ça (et savez-vous que le chou noir utilisé traditionnellement dans la ribollita Toscane est une sorte de kale ?) – du coup j’ai fait une excellente salade de kale et d’épeautre, tirée de ce numéro de Cuisine et vins de France (CVF pour les intimes).

Un caldo verde (soupe au chou vert et chorizo) succulent (ça aussi ça réchauffe !), du même numéro de CVF.

Une pastilla de poulet (indécoupable mais délicieuse, encore une recette du CVF de novembre), accompagnée d’une salade tiède de carottes cuites au cumin et au jus de citron.

Le mois le plus long

Je sais, je suis bizarre. Pour moi, février (avec ses 28 jours) est le mois le plus long de l’année. Il y a déjà plusieurs interminables mois d’hiver derrière nous, j’en ai assez, j’ai envie de printemps, de petits oiseaux qui chantent, d’asperges et d’ail des ours, bref je n’en vois pas la fin.

Ah, et c’est mon pire mois de paresse aussi. Disons que c’est ma très faible excuse pour un deuxième article consécutif qui rassemble deux semaines ! Et ma très mauvaise excuse aussi pour avoir presque complètement oublié de noter les vins bus.

Première semaine

Samedi soir, nous avions des invités. En entrée, j’ai servi une terrine de canard (faite la veille, et que j’ai trouvé très réussie) et une salade verte. En plat, des souris d’agneau caramélisées accompagnées de carottes (c’était excellent, mais j’étais vraiment contente d’avoir un grand plat alsacien à baeckoffe pour y loger les six souris et le kilo de carottes !). Et en dessert, un simple et délicieux crumble d’ananas aux speculoos.

Dimanche midi, spaghetti alla chitarra, sauce au sanglier (en bocal, provenant de la boutique de pâtes fraîches d’Aoste) à laquelle j’avais additionné le contenu d’un petit bocal de purée de truffes.

Dimanche soir, j’ai enfin fait un plat dont mon père m’avait plusieurs fois parlé puisque c’est un classique de la cuisine juive d’Europe de l’est, le tschulent. Verdict : excellent, facile à faire, il faut juste s’y prendre bien à l’avance vu le temps de cuisson (j’ai fait 4h en tout, quand même !).

Lundi soir, j’ai fait une pizza verte (avec cette recette mais en utilisant de la pâte à pizza faite à la machine à pain et non pas de la pâte feuilletée, faut pas pousser mémé dans les orties, la pizza à la pâte feuilletée c’est pure hérésie, vade retro satanas).

Mardi soir, j’ai servi une bouillabaisse catalane. Moi j’ai bien aimé, mais le reste de la famille a trouvé moyen.

Mercredi soir, j’ai cuisiné des côtelettes de porc à la vietnamienne, accompagnées d’une salade de chou chinois. C’était bon, mais je persiste à préférer les tranches de cou de porc (ce qu’on appelle de l’échine en France, si je ne me trompe) aux côtelettes, je dois dire.

Jeudi soir, j’ai servi des haricots à la saucisse noire de Münich et au chou kale. C’était délicieux, la saucisse noire a un goût parfaitement addictif, et s’accorde très bien avec le reste des ingrédients (mais ça peut se faire avec toutes sortes de saucisses je pense, et d’ailleurs la recette indiquait d’utiliser de la saucisse portugaise ou polonaise).

Vendredi soir, nous avons été manger « Chez Odete« . Leur carte ne change pas beaucoup, mais c’est bien le seul reproche que je peux leur faire. Le service est charmant, et tant mon tartare de coquilles saint-Jacques en entrée que mon fritto misto (anneaux de calamars, crevettes, petits légumes en bâtonnets, et une sauce à la coriandre) subséquent étaient exquis.

Deuxième semaine

Samedi soir, nous avons enchaîné avec un repas au Tramway. C’est juste à côté de chez nous, mais les dernières fois où nous avions voulu y aller, nous nous y étions pris trop tard, c’est un endroit petit, connu et vite plein ! Bref, cette fois nous avons réussi à y réserver une table, et nous y avons très bien mangé. L’accueil était charmant, et le décor est vraiment un petit bijou (quel dommage que la démolition, prévue en 2017 je crois, de l’immeuble ! J’espère qu’ils vont au moins récupérer les boiseries). Nous avons partagé une entrée d’os à moëlle et une d’une excellente terrine de joue de boeuf et foie gras, puis j’ai pris le jarret de veau en pot-au-feu, très joliment servi dans une papillote transparente et très bon. Nous avons ensuite partagé un cheesecake en verrine, très onctueux.

Dimanche midi, du rapide et sympathique : charcuteries diverses (viande séchée, chorizo et jambon cru) et salade de pois chiches à l’orange et à la coriandre.

Dimanche soir, nous recevions des amis. En apéro, j’ai servi des chips de chou noir. J’avais déjà fait une fois des chips de chou kale très réussies, mais là c’était moins bien, une partie des chips étaient molles – il faut croire que le chou noir (qui est une sous-espèce du chou kale, connue sous le nom de lacinato kale en anglais) se prête moins bien à ce traitement. En plat, j’ai fait une impanata (j’en avais déjà parlé ici, cette fois j’ai remplacé les brocolis par des épinards), et en dessert, des cannelés bordelais qui avaient un fort goût de reviens-y et de l’ananas frais.

Lundi soir, j’ai fait ma version de pasta e fagioli express. C’est simple, et toujours très savoureux.

Mardi soir, j’ai tenté une recette de croquettes d’orge sauce tzatziki. Rapport travail/plaisir franchement défavorable, et c’était assez fade.

Mercredi soir, j’ai testé une recette de bar au miso et pousses d’épinards, qui je dois dire ne m’a pas vraiment convaincue, même si c’était tout sauf mauvais. Par contre, j’ai beaucoup apprécié la salade de champignons de couche à l’asiatique que j’ai faite en accompagnement.

Jeudi soir, j’ai fait un gratin grisonnais (bon, vu mes affamas de fils, j’ai doublé les quantités, et j’ai bien fait). Les hommes ont beaucoup aimé, mais moi j’ai trouvé que c’était du béton. Du béton aux côtes de bettes, à la crème et à la saucisse, bien goûteux, certes, mais du béton quand même. C’était tellement lourd que je n’ai même pas fini ma portion (pourtant visuellement assez petite), moi qui n’ai aucune sensibilité stomacale particulière. Nous avons bu avec ce plat un vin dont j’étais sûre qu’il finirait à l’évier : un Château Loiseau (qui est un simple Bordeaux Supérieur) 1989 trouvé dans la cave de ma mère. Etonnamment, il a très bien vieilli (il faut dire qu’il a été conservé dans une cave très humide, bien fraîche et à température très stable), nous l’avons savouré avec le respect dû à son grand âge.

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L’étiquette était bien abîmée, la cave de ma mère étant extrêmement humide

Vendredi soir, j’étais invitée chez un ami à une soirée Whisky. J’y ai découvert de somptueux breuvages :

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Mon préféré de la soirée, je crois

Mon préféré de la soirée, je crois

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Un Lagavulin que je ne connaissais pas

De plus, mon hôte avait préparé une myriade de petits plats tous plus délicieux les uns que les autres, bref je me suis régalée !

Paris et retour

Samedi soir, à Paris, nous avons fait un délicieux repas au Petit Céladon. Il s’agit de la version week-end, moins chère, du Céladon, qui est un restaurant gastronomique. Je suppose que c’est l’absence de la clientèle d’affaires, très argentée, qui explique la transformation. En tout cas c’est un endroit très agréable, et l’on y mange très bien. Nous avons pris le menu à 63 euros, qui comprend entrée, plat, dessert, une demi-bouteille de vin (sans choix, c’est le vin proposé par la maison, mais il est toujours excellent) et le café. En entrée, j’ai choisi la « brandade de haddock fumé aux perles noires et baies roses », excellente, puis en plat l’entrecôte de cochon ibérique rôtie accompagnée de lentilles (un délice, la viande était incroyablement moelleuse et savoureuse), et enfin le « dôme caramel beurre salé, glace confiture de lait », très bon (même si en voyant arriver le Paris-Brest de mon voisin, je dois avouer avoir ressenti un petit pincement de regret !).

Dimanche midi, en route, nous nous sommes arrêtés à l’Auberge de la Beursaudière. Nous y sommes arrivés par hasard, cherchant un restaurant en route (règle numéro 1 de la gourmette : ne jamais manger sur l’autoroute !). Nous avons été accueillis très gentiment, et avons très bien mangé avec le « menu des roulants » (entrée + plat ou plat + dessert). En entrée, j’ai pris le « bol du paysan », une très belle salade de frisée avec oeuf poché, lardons et croûtons. Ensuite, j’ai craqué pour la tête de veau sauce gribiche (parfaite – seul petit reproche, une quantité de sauce un peu insuffisante). Avec cela, nous avons bu un verre de Petit Chablis puis un pichet d’Irancy.

Dimanche soir, en arrivant de Paris, j’ai fait une simple mais très réconfortante fondue moitié-moitié (arrosée d’un Neuchâtel non filtré, j’aime beaucoup ce vin rafraîchissant et léger).

Lundi soir, j’ai décongelé une superbe côte de veau ramenée d’Italie et l’ai servie rôtie au four, accompagnée d’une salade de kale que j’ai énormément appréciée (je l’ai faite avec du kale et non avec du chou noir comme indiqué, j’ai du coup enlevé les côtes dures).

Mardi soir, un repas tout simple, du dos de cabillaud rôti aux épices cajun et du cole slaw. Je n’aime pas le cole slaw englouti dans la mayonnaise, je le fais donc d’habitude avec du M-dessert (qui est une crème allégée genre Fjord), de la moutarde et du vinaigre. Là j’ai oublié le vinaigre et ajouté la chair d’un avocat tropical (et donc énorme) qui allait mal tourner, mixée. C’était bon, mais un peu écoeurant, peut-être à cause de la quantité d’avocat, ou de l’oubli du vinaigre. Mais l’avocat apportait quand même un truc sympa – à refaire, en ajustant la recette.

Mercredi soir, j’ai cuisiné un risotto de pâtes au lard et aux tomates séchées. Qu’est-ce qu’un risotto de pâtes ? C’est tout simplement un plat de pâtes cuisiné « façon risotto », c’est-à-dire en commençant par faire revenir les pâtes dans un peu d’huile et d’oignon haché, puis en ajoutant peu à peu du liquide et d’autres ingrédients. Là j’ai utilisé un peu du pas très bon Sauternes 1928 testé à Noël, de la tomate en boîte, des tomates séchées réhydratées, du lard, et de l’eau, puis du Parmesan tout à la fin. C’était très réussi, bien crémeux, ce mode de faire assure que les pâtes prennent bien le goût de la sauce.

Jeudi soir, j’ai mangé au Kazoku, pour le repas annuel d’une commission dont je fais partie. J’ai pris le menu Tradition : assortiment de sashimi, puis brochettes de poulet teriyaki, puis assortiments de sushi, et finalement soupe miso (que j’ai refusée, elle était de trop pour moi). J’ai quand même craqué pour le sublime fondant au chocolat blanc et thé vert en dessert (mais j’ai laissé la boule de sorbet citron qui l’accompagnait, pour moi elle est superflue). Tout était délicieux, comme d’habitude, et je persiste à dire que ce restaurant sert les meilleurs sushis de Lausanne.

Vendredi soir, j’ai fait une pizza blanche aux oignons et au jambon cru. J’avais coupé les oignons très finement à la mandoline et les avais mis crus sur la pâte (par dessus la mozzarella), puis ajouté le jambon cru à la sortie du four, c’était vraiment très bon ! La prochaine fois j’essaierai d’ajouter du romarin, l’accord doit être sympa.

Du soleil !

J’avais découvert récemment que le chef du défunt MC’s (qui était juste au dessus du CHUV à Lausanne, et que j’ai beaucoup aimé, dans ses deux périodes), Sébastien Rithner, officie à présent au restaurant Minuit-Soleil. Nous avons donc été redécouvrir sa cuisine samedi soir, et je dois dire que ça vaut le détour ! Une carte appétissante, des prix honnêtes, et un service accueillant et souriant, un vrai plaisir. Ma charlotte de canard aux mangues et au foie gras en entrée était vraiment délicieuse, et les gambas de mon plat aussi (avec mention spéciale pour le risotto à l’encre de seiche qui les accompagnait, à se relever la nuit). Seuls petits bémols : une salle très bruyante (mais on nous avait placés dans la véranda, ce qui nous a mis très agréablement à l’abri du bruit), et une portion peut-être un peu congrue de gambas. Mais nous reviendrons, ça c’est sûr !

J’avais décidé de tester la confection de sauces émulsifiées au Kenwood Cooking Chef. Dimanche midi, j’ai donc fait des entrecôtes de bœuf sauce béarnaise, accompagnées de chou-plume (j’ai découvert que c’est le nom officiel du kale, dit aussi chou nordique) à l’ail. J’ai pris la recette de béarnaise donnée dans le livre qui accompagne le Cooking Chef, et je dois dire que j’ai eu des sueurs froides : je me suis vite rendue compte que j’étais en train de faire des œufs brouillés au beurre et à l’estragon… Rattrapage illico au mixer-plongeur, puis redémarrage au Cooking Chef – argh, ça tranchait ! Mais l’ajout final (prévu) de citron a miraculeusement tout émulsionné. Ouf ! C’était pour finir très réussi. Ceci dit, il faut que je révise la manipulation, visiblement la recette (surtout en ce qui concerne les temps et températures) est mauvaise.

J’avais vu de superbes truffes noires au marché, j’ai donc mis au programme de la semaine un risotto aux petits légumes et à la truffe que j’ai fait dimanche soir. J’ai élaboré la recette de A à Z, et je suis fière comme un paon, elle a très bien tourné !

Lundi soir, envie d’un plat bien traditionnel que je n’avais pas fait depuis longtemps : un hachis parmentier. J’ai utilisé non pas un reste de viande (je n’en n’avais pas) mais de la viande hachée mélangée de bœuf et de porc, revenue avec de l’oignon, et j’ai fait une purée moitié pommes de terre moitié céleri-boule, ce que j’ai trouvé particulièrement réussi (sans compter que ça intègre les légumes dans le plat, ce qui n’est pas un mal). Et le voilà, déjà à moitié dévoré…

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Mardi soir, encore un test de sauce émulsifiée : des filets de féra sauce hollandaise. J’ai cuit les filets de féra au gril du four, environ 5 minutes côté peau et 2 minutes côté chair – décidément, c’est une cuisson que je trouve à la fois très pratique et très goûteuse. Quant à la hollandaise, j’ai à nouveau utilisé la recette du livre du Cooking Chef, et à nouveau, déception. Elle était bonne, mais pas correctement émulsionnée, trop liquide. J’ai servi des petits pois aux oignons frais à l’étouffée en accompagnement.

Mercredi soir, histoire d’utiliser un emballage de haricots mungo achetés je ne sais plus où, j’ai fait des filets de canard au curry et haricots mungo, lointainement inspirés de cette recette, avec du riz basmati. Je fais mon mea culpa : je n’aurais probablement pas du remplacer les cuisses de canard prévues dans la recette d’origine par des filets. Ce n’était pas mauvais, mais un peu sec et farineux (la faute aux haricots mungo je suppose) – bref, à ne pas refaire, en tout cas pas comme ça.

Jeudi soir, fondue au vacherin fribourgeois – bien crémeuse, avec des pommes de terre pour les amateurs, du pain pour les autres.

Et finalement, vendredi soir, du rapide : des côtelettes de porc marinées à la moutarde et au vin blanc, cuites au four, bonnes mais un peu sèches (si quelqu’un a la recette miracle pour des côtes de porc super-moelleuses, je prends !), et une belle salade verte bien croquante.

Un si long hiver…

Février, c’est le mois que j’aime le moins – pas trace de printemps, et déjà trois longs mois d’hiver derrière soi (je sais, je sais, techniquement novembre ce n’est pas l’hiver, mais pour moi oui !) – il ne reste qu’à cuisiner pour oublier !

Samedi soir, nous avons mangé dans un des meilleurs restaurants italiens de Lausanne : le Saint-Paul. Accueil charmant, comme d’habitude, et repas excellent, comme d’habitude – j’ai pris des pâtes en plat principal, c’est un des seuls restaurants hors d’Italie où je commande des pâtes, elles sont toujours fantastiques !

Dimanche midi, simple et de saison : une raclette, avec pommes de terre et chutneys divers. J’aime bien les repas simples le dimanche midi, ça va bien avec la grasse matinée…

Dimanche soir, j’ai utilisé un livre que j’ai depuis très longtemps, « The Soup Book » de Brigid Allen, et fait une soupe aux marrons et brocolis qui était très agréable, accompagnée de cannelés au chèvre et au romarin (la recette indiquait des herbes de Provence, mais j’ai préféré utiliser du romarin du jardin). J’aime énormément ce forum dédié au Kenwood Cooking Chef, les échanges sont sympas, on y trouve des trésors de recettes et il y règne un sens de l’humour appréciable. Les cannelés étaient vraiment très bons et ont disparu à la vitesse de l’éclair. C’est en fait très simple à faire (tout comme les cannelés sucrés d’ailleurs), le seul « secret », si on peut appeler ça comme ça, est de confectionner la pâte 24h à l’avance.

Lundi soir, j’ai utilisé une des recettes récemment publiées sur le blog « A Beautiful Mess », des gnocchi au chou kale (mon bien aimé chou nordique) et à l’ail. C’était très bon, mais quand même très riche, presque trop (ceci dit, ce ne fut pas l’opinion de mes ados, ils ont engouffré tout ça vélocement !).

Mardi soir, je voulais réessayer de faire des filets de poisson avec ma nouvelle poêle à revêtement céramique, j’ai donc poêlé des filets de féra. Vive la céramique, ils étaient parfaits ! 2 minutes à toute bombe côté peau, 30 secondes côté chair, puis une petite attente de 2 minutes, et voilà le travail ! Avec ça, des betteraves (précuites) mijotées quelques minutes à la crème et aux échalotes.

Mercredi soir, des yakitoris de poulet (tout simplement des lanières de poulet marinées dans une sauce Yakitori achetée à l’épicerie asiatique, enfilées sur des prochettes et passées quelques minutes au grill du four), du houmous au gingembre et coriandre, et des chips de légumes (achetées – on les trouve de plus en plus facilement, et c’est vraiment délicieux). Le houmous était une excellente variante, à refaire !

Jeudi soir, j’ai servi des grenadins de veau (brièvement poêlés, puis cuite pendant 45 minutes à 90 °) servis avec une petite sauce faite à base de leur jus de cuisson et de crème, arrosés délicatement de crème de balsamique, et des petits pois (surgelés) mijotés avec de la laitue et des oignons frais.

Et vendredi soir, pour terminer dignement la semaine, j’ai mijoté une belle potée aux lentilles, avec beaucoup de carottes, du lard salé, du lard fumé, du cou de porc fumé, des côtelettes de porc fumées, et des saucisses de Vienne. Je crois que j’ai un peu exagéré sur la quantité de viandes, malgré le solide coup de fourchette de mes convives, il en est resté assez pour une deuxième potée… Je les ai mises au congélateur, j’en tirerai un bon repas dans quelques semaines.

Car il faut un début à tout…

Il y a tant de blogs de cuisine, souvent très bien faits, que je n’ai pas eu envie d’en rajouter un. Mais je sais que les questions que l’on me pose souvent sont : mais comment est-ce que tu trouves des idées pour faire à manger, comment est-ce que tu trouves le temps aussi, et surtout, surtout – qu’est-ce que tu as fait de bon ces derniers temps ?

La réponse à la première question est facile : j’adore faire la cuisine, ça fait 40 ans (si si !) que je cuisine, j’ai une collection impressionnante de livres de cuisine, je n’ai aucun problème à trouver des idées, j’ai plutôt de la difficulté à les sélectionner ! Quand je fais mes menus pour la semaine à venir, je prends 2 ou 3 bouquins dans ma collection, parfois je vais sur Marmiton et je pioche dans mon carnet ou j’y fais des recherches, je fais une recherche Google si j’ai une idée bien précise de recette que je ne trouve pas directement…

La réponse à la deuxième question est qu’étant donné que la cuisine est un hobby pour moi, eh bien je passe en moyenne une heure par jour à cuisiner, le soir en rentrant du boulot, sans que cela ne me pèse. Quand mes enfants étaient petits, c’était plutôt une demi-heure (et j’ai développé ou trouvé un nombre impressionnant de recettes rapides), mais maintenant je peux me laisser aller… La cuisine est un hobby merveilleux, personne ne vous en veut d’y passer du temps, et ce qui est pour tant d’autres un devoir est pour moi un plaisir !

Quant à la troisième question, eh bien c’est à celle-là que ce blog veut répondre. Mon but est de poster une fois par semaine la liste commentée de mes menus de la semaine passée. J’espère que ça amusera quelques lecteurs/trices et que ça donnera des idées à quelques autres !

Et voici donc ma première semaine.

Il faut tout d’abord que je vous explique que culinairement parlant, ma semaine commence le samedi soir. En effet, je fais la grande majorité de mes courses (viande, fromages, légumes, fruits) au marché de Lausanne le samedi matin, complétées par un petit passage dans un supermarché (mais pas un grand, je déteste les hypermarchés le samedi). Et le samedi midi en général, nous mangeons au restaurant, histoire de ne pas être stressés.

Samedi soir, nous étions 7 à table. J’avais envie d’un bon plat mijoté, et pour contraste, d’une entrée et d’un dessert bien frais. Ce fut donc :

  • En entrée, du houmous (recette de mon père, d’origine roumaine) et une salade libanaise aux poivrons grillés, épinards crus et menthe (recette tirée du livre « La cuisine libanaise », trouvé récemment à la librairie de l’Institut de Monde Arabe à Paris)
  • En plat, un tajine de bœuf aux coings (recette trouvée sur le blog culinaire A Chicken in the Kitchen, que je ne connaissais pas), accompagné de semoule de couscous
  • En dessert, un carpaccio d’ananas au sirop vanillé (recette Marmiton), que j’ai plutôt servi sous la forme de salade d’ananas (vous remarquerez vite, si vous continuez à lire ce blog, que la présentation n’est ni mon fort ni mon grand intérêt…)

Bilan : très agréable. Mais j’aurais pu épicer un peu plus le tajine. Et le carpaccio d’ananas était franchement exceptionnel.

Le dimanche midi, j’ai envie en général de faire simple, histoire de ne pas me lever trop tôt… Quoi de mieux, en ce début d’hiver, qu’une belle fondue au fromage ? Faite avec le délicieux mélange moitié-moitié du fromager Dutweiler, totalement approuvée, comme d’hab.

Dimanche soir : je voulais un équilibre nutritionnel (oui, bon, enfin ça c’était la rationalisation – je voulais surtout utiliser du chou nordique, en anglais kale, que l’on trouve au marché chez le primeur bio de la Riponne), alors soupe toscane au chou noir (tirée du livre d’Ada Boni « La Cucina Regionale« , qui est ma bible en matière de cuisine régionale italienne). Avec du pain grillé et beaucoup de Parmesan c’était très bien (qui a parlé d’équilibre nutritionnel ?…), mais bon, c’est pas immortel non plus.

Lundi soir, repas ludique : j’ai un grill électrique (avec un côté grill côtelé, un côté plancha), on a fait une sorte de charbonnade. Des petites tranches de bœuf, cou de porc, poulet, champignons, des rondelles d’oignon, des chipolatas aux herbes, quelques merguez, des tranches de poivron. Et 2 sauces vite faites, l’une yaourt + curry, l’autre yaourt + une sorte de mélange d’herbes et épices que j’ai rapporté d’un voyage quelconque. Ah oui, et le reste de chou nordique (j’en avais acheté beaucoup trop pour la soupe) débarrassé de ses côtes, blanchi 10 minutes, égoutté et assaisonné d’ail, de citron et d’huile d’olive. Le chou nordique comme ça je recommande, c’était franchement délicieux.

Mardi soir, je suis passée acheter du poisson chez Manor, ils avaient des joues de loup de mer. Le poissonnier, très gentil, m’a conseillé de les cuisiner avec une sauce à l’oseille. Excellente idée, j’avais de l’oseille (du jardin) au congélateur. Petite surprise en ouvrant le tupp d’oseille : c’était tout rouge. Ah ben oui, j’avais oublié, j’ai au jardin non seulement de l’oseille verte mais aussi de l’oseille rouge !

Et voilà, joues de loup sautées à la poêle, sauce (rouge !) échalotes + oseille + vin blanc + crème, et des petits pois (surgelés) additionnés d’oignons frais grossièrement hachés.

Le reste de la semaine n’est pas cuisiné par moi, mais je vous le raconte quand même, pour le fun !

Mercredi soir, notre traiteur Sri-Lankais préféré, M. Shiva (qui n’a pas pignon sur rue, mais en revanche un site appétissant, et que je vous recommande chaudement), nous a apporté un festin. Boulettes de pois chiches en entrée, puis poulet tandoori, agneau au curry, et riz biryani aux crevettes. Et pour finir, son fameux gâteau de semoule. Miam ! Si vous voulez en savoir plus sur cet homme remarquable, voici une courte biographie.

Jeudi soir, repas de Noël d’un comité auquel j’appartiens, nous sommes allés au Kazoku à Lausanne. C’est à mon sens le meilleur Japonais de Lausanne, et ça ne se limite pas aux sushis ! Et je n’ai pas été déçue, cette fois encore. J’ai mangé une entrée nommée « Mini-burgers de coquilles Saint-Jacques aux oursins », en vrai des coquilles Saint-Jacques crues, coupées en 2 et « farcies » de chair d’oursin, légèrement assaisonnées, avec une petite salade d’algues, un délice. Ensuite j’ai décidé de ne pas commander l’anguille (que j’adore ici), histoire de changer, et je me suis laissée tenter par des crevettes géantes rôties à la citronnelle, cuisson parfaite, très goûteuses, je n’ai pas regretté (même si l’anguille de ma voisine me faisait de l’œil…). Je ne suis pas une grande fan de dessert, mais quand le serveur a annoncé un fondant au chocolat blanc et thé vert, j’ai craqué. Et bien m’en a pris ! Un vrai fondant, tiède, onctueux, au cœur coulant, tout vert, avec un bon goût de thé vert, une pure merveille (servi avec une boule de sorbet citron très agréable). Bref, que du bonheur !

Et finalement, vendredi soir, nous avons mangé avec des amis au restaurant de l’Ecole Hôtelière de Lausanne, le Berceau des Sens, que nous avions tous envie de découvrir. Et ce fut une belle découverte ! Nous avons, justement, pris le menu « Découverte » en 5 plats. Les portions ont l’air mini mini, mais ça s’accumule, je n’ai pas réussi à finir mon dessert ! Nous avons eu du foie gras à l’anguille fumée, puis des coquilles Saint-Jacques (oui, encore, mais on ne s’en lasse pas) avec risotto au jus de betterave, puis du chevreuil sauce poivrade, puis un très beau chariot de fromages, et enfin une forêt noire destructurée – et je ne vous parle même pas des apéritifs, amuse-bouches et mignardises… Le service, assuré par des étudiants supervisés, est adorable, la cuisine très fine et pleine de goût, et la carte des vins passionnante.

J’espère que vous avez eu la patience de me lire jusque là – et je vous promets, la semaine prochaine, je prends des photos !