Proust, les frères Coen et moi

Samedi soir, nous avons mangé chez des amis.

Dimanche midi, j’ai fait des pâtes aux légumes verts et au lait de coco inspirées de cette recette. J’avais un fond de lait de coco que j’ai complété par de la crème, et j’ai utilisé des oignons frais, une espèce de chou échevelé qui selon mon primeur est un cousin du chou noir, des épinards et des pimientos del padron. C’était excellent !

Dimanche soir, simple et réconfortant, une fondue au vacherin fribourgeois servie avec des pommes de terre grenaille.

Lundi soir, j’ai mijoté un rougail saucisses accompagné de riz parfumé. J’ai utilisé du saucisson vaudois à la place de la saucisse fumée, trouvé de la saucisse fraîche antillaise au marché, et c’était délicieux.

Mardi soir, nous avons d’abord été au cinéma (voir Ave César des frères Coen, hautement recommandable) puis nous avons très bien mangé au restaurant La Poesia dont je parle dans ce billet.

Mercredi soir, j’ai fait du foie de veau au vinaigre de framboise, avec une purée de carottes Picard juste affinée à la crème.

Jeudi soir, j’ai préparé des soles meunières et une salade verte. La sole meunière c’est un peu ma madeleine de Proust, mon père m’en faisait régulièrement quand j’étais petite, la sole ayant toujours été mon poisson préféré. Je n’avais jamais osé m’y attaquer auparavant, mais je dois dire que je ne suis pas peu fière car j’ai vraiment bien réussi la cuisson et le beurre noisette.

Vendredi soir, nous avons fait une petite virée chez Ikea, suivie d’un excellent repas au restaurant du Chasseur à Allaman. Saumon mariné maison (assaisonné au poivre rose, et accompagné d’une petite salade bien fraîche) en entrée, puis une de leurs belles viandes argentines, une entrecôte servie bien saignante comme je les aime, avec pomme de terre au four, petits légumes croquants et un gros pot de sauce chimichurri sur la table, le tout arrosé d’un rouge argentin intense et très fruité, un Malbec Andeluna Altitud. Enfin, un granité de framboises léger et rafraîchissant pour bien conclure ce repas. Le Chasseur est décidément une valeur sûre !

Comme dans un conte de fées : tout finit par un mariage

Samedi midi, ayant une visiteuse parisienne, je lui ai fait découvrir une spécialité locale : la fondue au vacherin (oui, bon, c’est pas vraiment d’ici, mais juste à côté, on va pas ergoter, hein..)

Samedi soir, nous avons emmené notre invitée au Ristorante Saint-Paul – en France il est difficile de trouver un vrai restaurant italien classique qui ne soit pas une pizzeria, c’était l’occasion de lui faire découvrir ce genre d’endroit (surtout qu’elle a avoué n’être jamais allée en Italie, la malheureuse !). Le patron nous a proposé un menu pour l’ensemble de la tablée, ce que nous avons accepté. Nous avons donc eu un grand plat d’antipasti, puis des pâtes à l’espadon, puis une bistecca alla fiorentina accompagnée de légumes grillés, et enfin du tiramisu et des cannoli. Tout était exquis, l’accueil était comme d’habitude parfait, bref j’aime cet endroit d’amour tendre.

Dimanche midi, histoire de continuer dans la découverte des spécialités locales, j’ai préparé du papet aux poireaux avec des saucisses aux choux.

Dimanche soir, j’ai cuisiné des ris de veau poêlés (dont j’ai déjà évoqué la préparation, bien plus simple que ce que les livres de cuisine vous disent) et une purée d’aubergine et oignons (préalablement rôtis au four). Les purées de légume c’est délicieux, j’ai appris cela avec mon père qui en faisait beaucoup, et on peut faire plein de mélanges très intéressants (avec les aubergines, j’aurais pu mettre des champignons de Paris par exemple, le mélange est très réussi).

Lundi soir, j’ai fait une recette très sympa trouvée sur Marmiton, le poulet Castro, avec une simple écrasée de pommes de terre que j’avais congelée il y a quelques semaines, réchauffée au four avec du lait pour l’humecter.

Mardi soir, j’ai non pas cuisiné (c’est si simple que le verbe ne convient pas…) mais servi le plat-doudou de mon enfance, héritage des origines roumaines de mon père : polenta, œufs brouillés et cottage cheese. L’essayer, c’est l’adopter ! Et si vraiment votre poil de la main a la taille d’un arbre, vous pouvez faire des œufs au plat à la place des œufs brouillés, c’est très bon aussi.

Mercredi soir, j’ai fait des melanzane alla Parmigiana (gratin d’aubergines au Parmesan) sans vraiment suivre de recette (mais le Web en regorge). Comme toujours, j’ai précuit les tranches d’aubergine à la vapeur avant de les griller au four, ce qui donne un bon moelleux à la préparation, sans excès de gras.

Jeudi soir, j’ai testé une recette rapide, les paupiettes de veau au tartare, qui s’est révélée délicieuse. En accompagnement, j’ai servi des épinards au citron, très savoureux avec la sauce du plat.

Et vendredi soir, nous étions conviés à une réception de mariage au Château de Divonne. C’est un bel endroit, et le repas était exquis, avec entre autres un plat de pluma iberica incroyablement tendre, fondant et goûteux. Et vivent les mariés !

Du soleil !

J’avais découvert récemment que le chef du défunt MC’s (qui était juste au dessus du CHUV à Lausanne, et que j’ai beaucoup aimé, dans ses deux périodes), Sébastien Rithner, officie à présent au restaurant Minuit-Soleil. Nous avons donc été redécouvrir sa cuisine samedi soir, et je dois dire que ça vaut le détour ! Une carte appétissante, des prix honnêtes, et un service accueillant et souriant, un vrai plaisir. Ma charlotte de canard aux mangues et au foie gras en entrée était vraiment délicieuse, et les gambas de mon plat aussi (avec mention spéciale pour le risotto à l’encre de seiche qui les accompagnait, à se relever la nuit). Seuls petits bémols : une salle très bruyante (mais on nous avait placés dans la véranda, ce qui nous a mis très agréablement à l’abri du bruit), et une portion peut-être un peu congrue de gambas. Mais nous reviendrons, ça c’est sûr !

J’avais décidé de tester la confection de sauces émulsifiées au Kenwood Cooking Chef. Dimanche midi, j’ai donc fait des entrecôtes de bœuf sauce béarnaise, accompagnées de chou-plume (j’ai découvert que c’est le nom officiel du kale, dit aussi chou nordique) à l’ail. J’ai pris la recette de béarnaise donnée dans le livre qui accompagne le Cooking Chef, et je dois dire que j’ai eu des sueurs froides : je me suis vite rendue compte que j’étais en train de faire des œufs brouillés au beurre et à l’estragon… Rattrapage illico au mixer-plongeur, puis redémarrage au Cooking Chef – argh, ça tranchait ! Mais l’ajout final (prévu) de citron a miraculeusement tout émulsionné. Ouf ! C’était pour finir très réussi. Ceci dit, il faut que je révise la manipulation, visiblement la recette (surtout en ce qui concerne les temps et températures) est mauvaise.

J’avais vu de superbes truffes noires au marché, j’ai donc mis au programme de la semaine un risotto aux petits légumes et à la truffe que j’ai fait dimanche soir. J’ai élaboré la recette de A à Z, et je suis fière comme un paon, elle a très bien tourné !

Lundi soir, envie d’un plat bien traditionnel que je n’avais pas fait depuis longtemps : un hachis parmentier. J’ai utilisé non pas un reste de viande (je n’en n’avais pas) mais de la viande hachée mélangée de bœuf et de porc, revenue avec de l’oignon, et j’ai fait une purée moitié pommes de terre moitié céleri-boule, ce que j’ai trouvé particulièrement réussi (sans compter que ça intègre les légumes dans le plat, ce qui n’est pas un mal). Et le voilà, déjà à moitié dévoré…

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Mardi soir, encore un test de sauce émulsifiée : des filets de féra sauce hollandaise. J’ai cuit les filets de féra au gril du four, environ 5 minutes côté peau et 2 minutes côté chair – décidément, c’est une cuisson que je trouve à la fois très pratique et très goûteuse. Quant à la hollandaise, j’ai à nouveau utilisé la recette du livre du Cooking Chef, et à nouveau, déception. Elle était bonne, mais pas correctement émulsionnée, trop liquide. J’ai servi des petits pois aux oignons frais à l’étouffée en accompagnement.

Mercredi soir, histoire d’utiliser un emballage de haricots mungo achetés je ne sais plus où, j’ai fait des filets de canard au curry et haricots mungo, lointainement inspirés de cette recette, avec du riz basmati. Je fais mon mea culpa : je n’aurais probablement pas du remplacer les cuisses de canard prévues dans la recette d’origine par des filets. Ce n’était pas mauvais, mais un peu sec et farineux (la faute aux haricots mungo je suppose) – bref, à ne pas refaire, en tout cas pas comme ça.

Jeudi soir, fondue au vacherin fribourgeois – bien crémeuse, avec des pommes de terre pour les amateurs, du pain pour les autres.

Et finalement, vendredi soir, du rapide : des côtelettes de porc marinées à la moutarde et au vin blanc, cuites au four, bonnes mais un peu sèches (si quelqu’un a la recette miracle pour des côtes de porc super-moelleuses, je prends !), et une belle salade verte bien croquante.

Quelques soupes et une fondue

Samedi soir nous avons mangé dans un restaurant que j’aime beaucoup, Côté Jardin, l’un des restaurants du Lausanne Palace. Pour y avoir quelques fois mangé à la carte, je peux vous dire que tout est bon, mais ils ont surtout une spécialité à un rapport prix/plaisir fabuleux, c’est le triple buffet : buffet d’entrées, buffet de fromages, buffet de desserts, à volonté, pour 52 francs (à la carte, je vous le dis tout de suite, c’est autrement cher !). Le buffet d’entrées est nettement à tendance méditerranéenne, avec salade de poulpe, vitello tonnato, salade grecque, etc., mais on y trouve aussi un excellent saumon fumé par exemple. Il y a de quoi faire, et quand on se sert bien ce n’est vraiment pas une entrée… Le buffet de fromages est joli mais un peu court. Pas grave, on peut se rattraper sur le buffet de desserts, plein de mini-pâtisseries, mini-crèmes brûlées et autres verrines toutes aussi délicieuses les unes que les autres. Bref, ce fût une soirée gastronomiquement très satisfaisante !

Dimanche midi, je voulais faire simple et bon : soupe de potimarron (c’est bon le potimarron, ma courge préférée, et puis pas besoin de peler, on coupe, on évide, on tronçonne, zou dans du lait avec oignon et curry, 30 minutes de cuisson, un coup de mixer et à table !), suivie de fromages (j’insiste sur le pluriel, mes racines françaises que voulez-vous) et pain.

Dimanche soir, j’ai fait une recette familiale sicilienne (non je n’ai pas de famille sicilienne. Cette recette m’a été donnée par ma belle-mère, qui la tient de sa sœur, qui la tenait de sa belle-mère à elle, qui était sicilienne – ça va, vous suivez ?) : l’impanata. C’est une sorte de croustade, la pâte est comme une pâte à pizza mais presque liquide, et c’est farci de plein de bonnes choses, jambon, mozzarella, Gruyère (je soupçonne une certaine tentative d’adaptation à la Suisse, à la base ça devait être du Pecorino je suppose), brocoli etc. C’est délicieux et ça nourrit son homme. Et j’ai même des photos :

Impanata crue

impanata_crue

Impanata cuite

impanata_cuite

Une tranche, prête à être dévorée :

impanata_intérieur

Appétissant, non ?

Lundi soir, chorba. Autant je détestais la soupe quand j’étais gamine (mais j’avais une excuse, la soupe pour moi c’était celle que faisait ma regrettée grand-mère, femme adorable et extraordinaire, mais épouvantable cuisinière, qui servait sous le nom de soupe de l’eau dans laquelle avaient bouilli des légumes, grosso modo), autant j’adore ça maintenant, et la chorba c’est un vrai délice. J’en avais repéré une sur un blog que je suis depuis longtemps, Cuisine Pied-Noir, et je l’ai faite avec quelques adaptations à l’hiver – pas de courgette mais des carottes et du chou nordique (eh oui, j’aime toujours autant le chou nordique). Après une soupe aussi roborative et éclatante de goût, on se sent prêt à affronter décembre !

Ma descendance avait envie de fondue, je n’allais quand même pas refuser ! Mardi soir j’ai donc fait une fondue tout vacherin. Pour les non initiés, cette fondue est faite avec du vacherin fribourgeois (au moins 3 sortes) et un peu d’eau, elle est servie tiède car elle tranche si elle bout (et je remercie la collègue qui m’a donné le truc suivant pour être sûr de ne pas la chauffer trop : on doit toujours pouvoir toucher le bas du caquelon à mains nues sans se faire mal – ça marche nickel), et traditionnellement elle se mange non pas avec du pain mais avec des pommes de terre grenaille bouillies. C’est crémeux, c’est délicieux, c’est le petit Jésus en culotte de velours…

J’avais des mandarines qui ne demandaient qu’à être mangées et un homme qui voulait du canard à l’orange. Donc, mercredi soir, j’ai fait du magret de canard sauce mandarine, accompagné de purée de chou-fleur (oui, j’ai triché, mandarine et pas orange, mais c’était pour la bonne cause – utiliser ce que j’avais, ne pas gaspiller – et c’était très bon). Depuis que j’ai découvert la cuisson basse température, ma manière préférée de cuire les magrets c’est 2 minutes à la poêle côté peau, 30 secondes côté chair, et 1 heure au four à 90° (je fais dans l’approximation, je n’utilise pas de sonde – avec un peu d’habitude ça marche très bien). La chair est très tendre, la cuisson est juste bien saignante et accessoirement, on peut nettoyer la cuisinière avant de manger, ce qui n’est pas un luxe vu les projections de graisse ! Sauce toute simple : jus de viande, jus de mandarines, un peu de Calisay (ou de Grand Marnier, ou de Cointreau, mais moi j’avais du Calisay), réduire, servir.

Je vous ai parlé la semaine dernière du Spätzleur, j’avais envie de l’utiliser encore une fois, donc j’ai fait jeudi soir un gratin de Spätzli trouvé sur le site Koocook (site très utile si vous ne savez jamais quoi faire à manger, vous pouvez le paramétrer d’après la composition de votre ménage et vos goûts, et il vous propose des menus pour toute la semaine). Excellent ! J’avais juste complètement oublié de prévoir une quelconque salade, ça manquait un peu je trouve.

Vendredi soir j’ai improvisé avec les provisions que j’avais sous la main : des cuisses de canard confites passées au four (j’ai toujours chez moi quelques boîtes de confit de canard achetées en France, c’est une base de repas de dépannage très sympa), une salade de carottes cuites, mandarines et oignons, et des pommes de terre sautées. Je crois bien que j’ai enfin maîtrisé l’art des pommes de terre sautées, après tout ce temps – c’est drôle comme ce sont parfois les choses apparemment les plus simples qui sont les plus difficiles… Je n’ai jamais trouvé qu’il était facile de cuire un steak, par exemple. Mais les pommes de terre sautées, ça y est, c’est bon : pas mal de graisse d’oie, feu vif au début, puis, très graduellement, de plus en plus doux, gros sel, puis ail haché 5 minutes avant la fin, et persil juste avant de servir. Parfait !