Vous reprendrez bien un peu de potée ?

Le froid est bien là, ce qui pour moi signale le lancement de la série potées/fondues/soupes et autres plats roboratifs.

Samedi soir, j’ai donc fait une potée de bœuf et bananes plantain, accompagnée de brèdes. C’était très bon, et les deux recettes vont très bien ensemble (autant culinairement que du point de vue de l’équilibre alimentaire, auquel je fais quand même toujours inconsciemment attention – vieille habitude familiale).

Dimanche midi, avec un superbe Vacherin Mont-d’Or acheté au marché, j’ai servi une boîte chaude (à savoir le vacherin emballé dans du papier d’alu, sans couvercle, piqué d’ail et arrosé d’un schlouk de vin blanc, au four) avec des pommes de terre en robe des champs et une salade verte.

Dimanche soir, nous avons dégusté le menu Omakase (grand menu du chef) au Kazoku, et c’était juste parfait. Dans le désordre : carpaccio de saint-jacques, sushis, assortiment de poissons snackés, anguille, et pour finir leur incontournable et unique fondant au thé vert et au chocolat blanc !

Lundi soir, j’ai ressorti une recette que j’aime bien et qui se fait à toute bombe, le porc aux côtes de bettes, tiré du livre de Nigel Slater « The 30-minute Cook » (un livre qui était ma bible quand mes enfants étaient petits et qu’il fallait aller vite).

Mardi soir, chorba au canard, avec une recette du livre « Saveurs du monde – Maroc » (livre apparemment inconnu au bataillon, je n’en n’ai trouvé la référence nulle part, une recherche Google avec le numéro ISBN n’a sorti qu’une page laconique et sans photo sur un site espagnol), qui prévoit normalement du pigeon. J’ai utilisé des magrets de canard (sans la peau), c’était excellent, plein de légumes et de goût.

Mercredi soir, tajine de poulet aux châtaignes et coings, inspirée de cette recette. La recette d’origine ne prévoit que des châtaignes, mais j’avais peur que ce soit un peu fade et peut-être farineux, et je dois dire que l’ajout des coings était très heureux, tant du point de vu de la consistance que du goût. Je les ai pelés, coupés en morceaux et mis dans le plat en tout début de cuisson. Les châtaignes donnant l’élément « féculent », pas besoin d’accompagnement, c’est un plat unique impeccable.

Jeudi soir, je devais bosser, j’ai picoré dans un excellent apéritif en buffet (toute peine méritant salaire…).

Vendredi soir, nous sommes partis passer le weekend à Paris et avons mangé à la Biche au Bois, mon bistrot parisien préféré. J’ai partagé avec mon cousin une entrée de terrine de foie gras et une entrée de terrine de gibier, les deux excellentes, et ensuite dévoré une belle assiette de filets de perdreaux aux raisins, délicieux. Un plateau de fromages et une coupe de pruneaux glacés plus tard, je me sentais, comme le dit une amie, « délicieusement mal à l’aise »…

Quelques soupes et une fondue

Samedi soir nous avons mangé dans un restaurant que j’aime beaucoup, Côté Jardin, l’un des restaurants du Lausanne Palace. Pour y avoir quelques fois mangé à la carte, je peux vous dire que tout est bon, mais ils ont surtout une spécialité à un rapport prix/plaisir fabuleux, c’est le triple buffet : buffet d’entrées, buffet de fromages, buffet de desserts, à volonté, pour 52 francs (à la carte, je vous le dis tout de suite, c’est autrement cher !). Le buffet d’entrées est nettement à tendance méditerranéenne, avec salade de poulpe, vitello tonnato, salade grecque, etc., mais on y trouve aussi un excellent saumon fumé par exemple. Il y a de quoi faire, et quand on se sert bien ce n’est vraiment pas une entrée… Le buffet de fromages est joli mais un peu court. Pas grave, on peut se rattraper sur le buffet de desserts, plein de mini-pâtisseries, mini-crèmes brûlées et autres verrines toutes aussi délicieuses les unes que les autres. Bref, ce fût une soirée gastronomiquement très satisfaisante !

Dimanche midi, je voulais faire simple et bon : soupe de potimarron (c’est bon le potimarron, ma courge préférée, et puis pas besoin de peler, on coupe, on évide, on tronçonne, zou dans du lait avec oignon et curry, 30 minutes de cuisson, un coup de mixer et à table !), suivie de fromages (j’insiste sur le pluriel, mes racines françaises que voulez-vous) et pain.

Dimanche soir, j’ai fait une recette familiale sicilienne (non je n’ai pas de famille sicilienne. Cette recette m’a été donnée par ma belle-mère, qui la tient de sa sœur, qui la tenait de sa belle-mère à elle, qui était sicilienne – ça va, vous suivez ?) : l’impanata. C’est une sorte de croustade, la pâte est comme une pâte à pizza mais presque liquide, et c’est farci de plein de bonnes choses, jambon, mozzarella, Gruyère (je soupçonne une certaine tentative d’adaptation à la Suisse, à la base ça devait être du Pecorino je suppose), brocoli etc. C’est délicieux et ça nourrit son homme. Et j’ai même des photos :

Impanata crue

impanata_crue

Impanata cuite

impanata_cuite

Une tranche, prête à être dévorée :

impanata_intérieur

Appétissant, non ?

Lundi soir, chorba. Autant je détestais la soupe quand j’étais gamine (mais j’avais une excuse, la soupe pour moi c’était celle que faisait ma regrettée grand-mère, femme adorable et extraordinaire, mais épouvantable cuisinière, qui servait sous le nom de soupe de l’eau dans laquelle avaient bouilli des légumes, grosso modo), autant j’adore ça maintenant, et la chorba c’est un vrai délice. J’en avais repéré une sur un blog que je suis depuis longtemps, Cuisine Pied-Noir, et je l’ai faite avec quelques adaptations à l’hiver – pas de courgette mais des carottes et du chou nordique (eh oui, j’aime toujours autant le chou nordique). Après une soupe aussi roborative et éclatante de goût, on se sent prêt à affronter décembre !

Ma descendance avait envie de fondue, je n’allais quand même pas refuser ! Mardi soir j’ai donc fait une fondue tout vacherin. Pour les non initiés, cette fondue est faite avec du vacherin fribourgeois (au moins 3 sortes) et un peu d’eau, elle est servie tiède car elle tranche si elle bout (et je remercie la collègue qui m’a donné le truc suivant pour être sûr de ne pas la chauffer trop : on doit toujours pouvoir toucher le bas du caquelon à mains nues sans se faire mal – ça marche nickel), et traditionnellement elle se mange non pas avec du pain mais avec des pommes de terre grenaille bouillies. C’est crémeux, c’est délicieux, c’est le petit Jésus en culotte de velours…

J’avais des mandarines qui ne demandaient qu’à être mangées et un homme qui voulait du canard à l’orange. Donc, mercredi soir, j’ai fait du magret de canard sauce mandarine, accompagné de purée de chou-fleur (oui, j’ai triché, mandarine et pas orange, mais c’était pour la bonne cause – utiliser ce que j’avais, ne pas gaspiller – et c’était très bon). Depuis que j’ai découvert la cuisson basse température, ma manière préférée de cuire les magrets c’est 2 minutes à la poêle côté peau, 30 secondes côté chair, et 1 heure au four à 90° (je fais dans l’approximation, je n’utilise pas de sonde – avec un peu d’habitude ça marche très bien). La chair est très tendre, la cuisson est juste bien saignante et accessoirement, on peut nettoyer la cuisinière avant de manger, ce qui n’est pas un luxe vu les projections de graisse ! Sauce toute simple : jus de viande, jus de mandarines, un peu de Calisay (ou de Grand Marnier, ou de Cointreau, mais moi j’avais du Calisay), réduire, servir.

Je vous ai parlé la semaine dernière du Spätzleur, j’avais envie de l’utiliser encore une fois, donc j’ai fait jeudi soir un gratin de Spätzli trouvé sur le site Koocook (site très utile si vous ne savez jamais quoi faire à manger, vous pouvez le paramétrer d’après la composition de votre ménage et vos goûts, et il vous propose des menus pour toute la semaine). Excellent ! J’avais juste complètement oublié de prévoir une quelconque salade, ça manquait un peu je trouve.

Vendredi soir j’ai improvisé avec les provisions que j’avais sous la main : des cuisses de canard confites passées au four (j’ai toujours chez moi quelques boîtes de confit de canard achetées en France, c’est une base de repas de dépannage très sympa), une salade de carottes cuites, mandarines et oignons, et des pommes de terre sautées. Je crois bien que j’ai enfin maîtrisé l’art des pommes de terre sautées, après tout ce temps – c’est drôle comme ce sont parfois les choses apparemment les plus simples qui sont les plus difficiles… Je n’ai jamais trouvé qu’il était facile de cuire un steak, par exemple. Mais les pommes de terre sautées, ça y est, c’est bon : pas mal de graisse d’oie, feu vif au début, puis, très graduellement, de plus en plus doux, gros sel, puis ail haché 5 minutes avant la fin, et persil juste avant de servir. Parfait !