Samedi soir, nous avons mangé à l’Ecusson Vaudois, à Bretonnières. Il faisait un temps splendide, le cadre était incroyable, idyllique – une terrasse-jardin parsemée de tables éloignées, dans la verdure, avec des jolis meubles soigneusement dépareillés, très « hobo-chic ». Le service était charmant et efficace. J’ai commencé par une soupe froide de homard au cabillaud, parfaite, et ensuite j’ai pris un carré de veau juteux et impeccablement cuit, de plus, accompagné par les meilleurs légumes que j’aie mangés au restaurant depuis longtemps, une sorte de ratatouille de légumes confits à tomber par terre.
Dimanche midi, nous avons fait un vrai repas d’été : melon, jambon cru, speck et burrata, et une torta al testo.
Dimanche soir, j’ai cuisiné un grand classique de la cuisine indienne : le Butter Chicken, avec du riz basmati.
Lundi soir, tout simple : des escargots de chorizo et du lard frais mariné achetés tous deux au marché et passés au grill, et une salade de chou chinois très agréable.
Mardi soir, j’ai profité d’avoir trouvé des feuilles de manioc mixées en boîte dans un des magasins de spécialités indiennes et africaines de l’Avenue de France à Lausanne pour faire du porc aux feuilles de manioc, accompagné de rondelles de bananes plantains rôties au four et d’un exquis couscous de mil (trouvé dans le même magasin).
Mercredi soir, j’ai fait ce beau classique italien qu’est la Pasta e Fagioli (pâtes aux haricots), en version estivale, c’est à dire avec de la sauge fraîche (vive le jardin !), des tomates fraîches et des haricots borlotti frais.
Jeudi soir, nous avons été déguster des vins d’Alain Brumont (Châteaux de Montus et de Bouscassé, dans le Sud-Ouest) lors d’une soirée (dont vous trouverez de belles photos ici) organisée par le négociant en vins Gazzar. C’était dans un endroit que je ne connaissais pas, le Caveau du Lausanne-Palace (il paraît qu’il fut un temps où c’était une boîte de nuit !), et nous avons goûté une impressionnante série de 19 vins, tout en mangeant des délicieux tapas. J’ai beaucoup apprécié, mes seuls bémols portant sur une surabondance de commentaires (par ailleurs fort pertinents, de Rolf Bichsel, mais trop c’est trop) et par un… comment dire… excès de grosse tête de la part du talentueux producteur, Alain Brumont donc (le fin du fin ayant été quand il a dit avoir inventé le vin moelleux dans le Sud-Ouest… C’est les producteurs de Jurançon qui doivent être contents, eux qui ont une AOC depuis 1936 !). C’est d’autant plus dommage que Monsieur Brumont n’a pas besoin de ça, ses vins sont excellents et parlent pour lui, il n’est vraiment pas nécessaire d’en rajouter.
Vendredi soir, nous avons dîné à La Véranda à Vevey. Le service était sympathique (quoiqu’un peu imprécis au niveau du service des vins), et la cuisine en vaut la peine. J’ai pris le menu dégustation 4 plats, composé d’une première entrée de « foie gras de canard poêlé, glace à la brioche et caramel salé, crumble aux cerises aigre-douces et écume de foie gras « , puis d’une deuxième entrée de « homard rôti et glacé au fenouil, jus à l’Absinthe, pommes de terre écrasées à l’échalote, fenouil confit et en copeaux marinés à cru », d’un plat de « côtelette d’agneau en croûte de nigelle, crème de haricots Borlotti, caponata et cromesqui de Fregola Sarda » et d’un dessert de « croustifondant au chocolat noir de Cuba et cardamome, sorbet melon et sablé Breton ». Comme vous le voyez, c’est un restaurant qui sacrifie à la mode actuelle du « je décris tous les ingrédients du plat dans ses moindres détails », mais ceci dit, tous les plats étaient très réussis, avec des cuissons maîtrisées, un beau respect des matières premières et des assaisonnements savoureux.
Sur ce, je ne résiste pas à l’envie de reproduire ici le poème de Verlaine qui a donné son titre à cet article, et qui me semble parfaitement adapté à l’ambiance de cette semaine…
En septembre
Parmi la chaleur accablante
Dont nous torréfia l’été,
Voici se glisser, encor lente
Et timide, à la vérité,
Sur les eaux et parmi les feuilles,
Jusque dans ta rue, ô Paris,
La rue aride où tu t’endeuilles
De tels parfums jamais taris,
Pantin, Aubervilliers, prodige
De la Chimie et de ses jeux,
Voici venir la brise, dis-je,
La brise aux sursauts courageux…
La brise purificatrice
Des langueurs morbides d’antan,
La brise revendicatrice
Qui dit à la peste : va-t’en !
Et qui gourmande la paresse
Du poëte et de l’ouvrier,
Qui les encourage et les presse…
» Vive la brise ! » il faut crier :
» Vive la brise, enfin, d’automne
Après tous ces simouns d’enfer,
La bonne brise qui nous donne
Ce sain premier frisson d’hiver ! «