Samedi soir, nous sommes allés manger avec des amis au restaurant Au Cavalier à Saint-Georges, pour profiter de l’excellente cuisine de Stéphane Faval avant qu’il ne remette le restaurant à un nouveau tenancier début novembre. C’était, comme d’habitude, impeccable, tant du point de vue du service et de l’accueil que de la cuisine. J’ai pris, en entrée, un mémorable carpaccio de boeuf avec glace au Parmesan (viande fondante, savoureuse, et glace exquise, rien à voir avec les carpaccios fades et glaciaux que l’on se fait servir parfois) et, en plat, du magret de canard accompagné de pommes de terre rissolées (malheureusement pas tout à fait assez cuites, la seule fausse note du repas) et de petits légumes.
Dimanche midi, j’ai fait simple : melon, jambon espagnol et fromages – une touche estivale pour dire au revoir à la belle saison (même si cette année, la saison a été tout sauf belle…). Malheureusement, un des melons n’était pas vraiment mûr (cela faisait très longtemps que ça ne m’était pas arrivé), mais pour le reste, c’était très satisfaisant.
Dimanche soir, m’étant rendue compte que je n’avais fait aucune salade composée de tout l’été (pour cause de mauvais temps, inconsciemment, certainement), j’ai composé une salade de riz à l’italienne : thon, tomates, poivrons, oignons frais, basilic, œufs durs, et un assaisonnement à base de ricotta, zeste et jus de citron. C’est acidulé, moelleux, ma variante préférée de salade de riz à vrai dire.
Lundi soir, j’ai extirpé de ma mémoire une recette de ma maman : la tarte aux tomates. Je suis sûre qu’elle vous est familière – une fine couche de moutarde sur la pâte, puis du fromage à raclette, puis des tranches de tomates, et zou au four. Simple, de saison et savoureux. Un peu de notre merveilleux jambon espagnol en accompagnement, et voilà un bon repas vite fait, bien fait.
Quand nous avions visité la Pedrera à Barcelone, j’étais tombée, en passant par la boutique, sur un livre de cuisine de Ferran Adrià, « The Family Meal« . J’avais hésité à l’acheter, et puis en cherchant un deuxième exemplaire scellé, je me suis rendue compte qu’il n’y en avait pas, et que j’avais trouvé ce livre dans la section Beaux-Arts dans laquelle il n’avait rien à faire. Bref, cet exemplaire unique s’était caché pour que moi seule puisse le trouver, il me tendait les bras, à moi, en m’appelant par mon nom, en me suppliant de ses petites pages alléchantes – je n’allais pas le décevoir, non ? Je l’ai adopté. Et cette semaine, j’ai décidé de le tester. Mardi soir, j’ai donc réalisé deux recettes : une grande poêlée de saucisse à rôtir et champignons, et en accompagnement, des mini-laitues grillées. Honnêtement, je dois avouer que la poêlée était bonne, mais assez banale, même si elle présentait bien :

Par contre, les laitues grillées étaient excellentes, assaisonnées d’une sauce à l’œuf cru, à la menthe fraîche, au citron et à l’huile d’olive tout ce qu’il y a de plus délectable :

Mercredi soir, nous avons mangé un délicieux repas Thaïlandais chez des amis (miam, le poulet aux noix de cajou !).
Jeudi soir, j’ai continué à exploiter le livre de Ferran Adrià et fait une recette qui m’intriguait : une omelette aux chips. Ca fait bizarre à écrire comme ça mais c’était excellent, une espèce de version paresseuse de la fameuse tortilla de patatas. Avec l’omelette, j’ai servi la version Adriesque de la salade Waldorf, très classique et très réussie.
Vendredi soir, nous avons été au restaurant de l’Ermitage, une des tables les plus renommées de la région. Nous y avons mangé un menu « Mille Plaisirs » composé d’un amuse-bouche d’aiguillette de boeuf en tartare, d’une entrée de homard en gelée, d’un plat de veau et feuilleté aux ris et langue de veau, et d’un dessert « feuillantine de chocolat noir et praliné de noisettes, glace caramel, framboises ». Et je dois dire que j’ai été un peu déçue, car, oui, l’accueil et le service étaient parfaits, oui, l’endroit est superbe, oui, la cuisine est très bien exécutée, cuissons impeccables, beaux produits, bonne sauces, mais il manquait ce que mon cher et tendre appelle « le facteur Wow », ce petit truc qui fait toute la différence, qui vous fait dire « C’est fantastique », qui rend un endroit inoubliable – et pour ce prix, c’est quand même dommage. Je crois que c’est ce qui fait que je tends de plus en plus vers la bistronomie – je préfère, finalement, une cuisine soignée et personnelle, avec peu de falbalas et de formalisme.