La belle vie turinoise

Nous étions donc à Turin pour le weekend prolongé du Jeûne Fédéral, et c’était superbe. Turin est la quatrième ville d’Italie en nombre d’habitants, c’est une ville splendide et sous-estimée. Elle possède le musée d’Egyptologie le plus fourni d’Europe après le British Museum, le Musée National du Cinéma, et un très joli Musée de l’Automobile. Ses rues sous arcades sont agréables, le marché de Porta Palazzo déborde de bonnes choses, et si on aime la nourriture italienne il ne faut pas omettre de visiter ce qui fut le premier Eataly du monde, immense, dans le quartier du Lingotto. Et bien sûr, la ville regorge d’excellents restaurants…

Samedi soir, nous avons mangé dans un endroit un peu excentré, à la Trattoria La Madia. Joli décor très moderne, accueil charmant (même si nous avons été un peu surpris au premier abord, la porte est fermée à clé et il faut se faire ouvrir, je crois bien que c’est la première fois dans ma vie que je vois un restaurant qui fonctionne comme ça), et cuisine délicieuse. J’ai d’abord pris une salade de fruits de mer (très abondante, presque trop), composée de coquilles saint-jacques, calamars, moules, coquillages, crevettes cuites et crues, et roquette – mon seul reproche étant un petit manque de verdure, il y avait très peu de roquette et j’aurais apprécié un petit peu de croquant, comme du céleri-branche ou du radis par exemple. Ensuite, j’ai choisi la caille au foie gras, exceptionnelle, servie avec une petite cassolette de légumes en accompagnement. Nous avons ensuite partagé un dessert, une fantastique sphère de chocolat sauce caramel salé :

Dimanche midi, nous avons mangé, dans un décor pseudo-bistrot ancien très sympathique, à la Trattoria El Crînet. Nous avons d’abord partagé un antipasto mixte Piémontais exquis, avec battuta (le tartare local), salade russe (mais oui, c’est une spécialité piémontaise !), flan de fromage de chèvre et vitello tonnato, et du tonno di coniglio, une sorte de terrine de lapin confit à l’huile. Ensuite, j’ai opté pour des tajarin aux cèpes frais à se damner :

Dimanche soir, nous avons suivi la recommandation d’un ami et sommes allés manger au Scannabue. L’endroit est connu autant des Turinois que des touristes, il est donc recommandé de réserver, et ça en vaut la peine. J’ai d’abord pris une entrée de langue de veau avec réduction de vin brulè et daikon, puis nous nous sommes partagé de la poitrine de cochon de lait sur mayonnaise de carottes, servie avec des bettes, et des agnolotti à la viande. Tout était délicieux, et l’ambiance, le service et la carte des vins ne font qu’ajouter au plaisir :

Lundi avant de partir, nous avons fait les courses pour le reste de la semaine au marché de Porta Palazzo et à Eataly.

Lundi soir, j’ai servi des agnolotti aux légumes avec crème et fleurs de courgette frites :

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Mardi soir, j’espérais faire de la battuta mais il s’est avéré que je m’étais mal fait comprendre du boucher d’Eataly, et j’ai donc involontairement acheté de la viande à mijoter en lieu et place de viande à tartare. J’ai donc cuisiné un petit émincé de boeuf au vin rouge, que j’ai servi avec une salade de tomates :

Mercredi soir, j’ai poêlé des côtelettes d’agneau et les ai accompagnées de haricots borlottis (frais) aux tomates fraîches.

Jeudi soir, nous sommes allés manger chez Denis Martin – j’avais déjà relaté un tel repas dans cet article. Ce cuisinier m’épatera toujours, par sa maîtrise de la cuisine bien sûr, mais aussi sa capacité à affiner et faire évoluer ses recettes, à en inventer de nouvelles, et finalement à faire d’un repas un moment totalement fou et magique – un « repas-spectacle » où le spectacle est le repas lui-même !

Voici le menu que nous avons dégusté :

  • Glaçon mou d’absinthe
  • Thon sur Ton ….
  • Vacherin de Marsens / Cédrat
  • Vision contemporaine de la fondue
  • Croquant de porc / Epices Thaï
  • Bintje / Pomme / Boudin / Anis
  • Forêt / Humus / Céleri / Poire
  • Langoustine / Kafir / Noix
  • Rouleau Thaï / Tête de moine 2018
  • Saucisse aux choux 2018
  • Salade russe déconstruite
  • Lieu jaune / Coco / Hydrolat citron
  • Un joli plat tout blanc sur lequel j’ai… un blanc
  • Boeuf rassis / Framboises cryo
  • Chocolat noir / Olive / Gros sel
  • Meringue à -196° + 1250 °
  • Toblerone 2018
  • Tikki 2018

Et en images :

Vendredi soir, j’ai poêlé des hamburgers de porc à la n’duja, que j’ai servis avec des tranches d’aubergine grillées :

Sauvée par le congélateur

Comme nous étions à Bâle samedi matin, je n’ai pas pu faire le marché et j’ai beaucoup pioché dans mes réserves, en particulier dans mon providentiel congélateur.

Samedi soir, nous avons mangé au Sky Lounge du Royal Savoy. La vue était sublime, le repas excellent. Je ne résiste pas à vous montrer la vue :

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Nous avons partagé (c’est le concept) un tataki de thon accompagné d’une délicieuse salade de pousses d’épinards à l’huile de truffe et au Parmesan, des coquilles Saint-Jacques snackées avec salade de papaye verte, des Gyoza aux légumes et du porc ibérique confit :

Dimanche midi, j’ai sorti de la purée de pois cassés de chez Picard du congélateur, et j’ai fait une soupe de pois cassés à la tomate fraîche (pas de recette : purée de pois cassés, bouillon de volaille, un peu de crème, et juste avant de servir tomates en petits dés et tranches de lard croustillantes) :

Dimanche soir, j’ai pris un magret de canard cuit qui m’attendait sagement au congélateur  et j’ai fait un hachis Parmentier de canard avec purée de pommes de terre et de céleri :

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Lundi soir, j’ai fait des raviolis farcis au thon (eux aussi sortaient du congélateur !) avec un simple assaisonnement de tomates cerises poêlées à la crème.

Mardi soir, j’ai improvisé avec le contenu du frigo et du … congélateur : des pavés de grenadin de veau avec une sauce fond de veau/mélange d’épices au paprika/vin rouge/crème, et des légumes rôtis au four :

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Mercredi soir, j’ai fait du chowder de morue au maïs, excellent :

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Jeudi soir, nous avons été manger avec des amis à la Poesia. C’était absolument parfait, avec en entrée une belle et savoureuse assiette de poisson cru, puis un turbot (que nous avons pris à deux, rôti entier) à la méditerranéenne paradisiaque :

Vendredi soir, nous étions à Turin pour passer le long weekend du Jeûne Fédéral. Nous n’avions pas réservé de restaurant, ne sachant pas à quelle heure nous arrivions. Nous avons regardé ce qu’il y avait d’intéressant près de notre hôtel, et sommes tombés sur une très bonne adresse bien classique, le Ristorante Due Mondi. J’ai d’abord pris une battuta (le tartare Piémontais) délicieuse, puis un excellent risotto aux cèpes et au romarin :

Au restaurant, à Turin ou à Lausanne

Voici une semaine pendant laquelle j’ai bien peu cuisiné, entre un week-end à Turin, une soirée « fruits de mer » avec des amis et un repas prévu de longue date dans la plus grande table de la région…

En cadeau, quelques photos de Turin, qui est une ville merveilleuse et sous-estimée, à trois heures et demie à peine de Lausanne en voiture :

Samedi soir, nous avons donc mangé à Turin, au Ristorante Solferino. Nous avons pris le menu « truffe blanche » : en entrée, un flan de légume arrosé de fromage fondu, en primo, les traditionnels tajarin au beurre, et en plat principal, un « œuf croquant » à la crème de fromage, le tout très généreusement recouvert de lamelles de truffe blanche au moment du service. C’était très classique, très bon.

 

Dimanche à midi, à côté de la Mole Antonelliana, nous avons trouvé un petit restaurant sans prétention et excellent : la Trattoria Da Camisa. J’y ai mangé d’extraordinaires agnolotti de bourrache au beurre et au thym, suivis de trippa alla canavesana, des tripes mijotées aux légumes et aux haricots borlotti, sans tomates, délicieuses (et arrêtez de faire des grimaces là-bas au fond, les tripes ce n’est pas une horreur, c’est de l’estomac de ruminant, ça permet d’utiliser toute la bête au lieu d’en jeter la moitié bêtement, et c’est dé-li-cieux !).

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Dimanche soir, au lieu de nous lancer dans les traditionnels embouteillages du dimanche après-midi sur l’autoroute Martigny-Lausanne, nous avons mangé à Martigny, au restaurant La Vache qui Vole, qui est toujours excellent. J’avais envie de marée, j’ai donc pris en entrée 6 huîtres Marennes d’Oléron N°2, et en plat, une très belle assiette de poissons crus, composée de :

  • Coquille Saint-Jacques avec dip wasabi-mangue
  • Sashimi de royal de saumon
  • Sashimi de cœur de filet de thon rouge
  • Carpaccio de filet de loup de mer au citron vert et à la coriandre
  • Bouquet de mesclun

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Et nous avons eu bien raison, la route était libre et dégagée après le repas !

Lundi soir, j’ai grillé des steaks de veau et les ai servis avec des pommes de terre sautées et des épinards au beurre.

Mardi soir, j’ai fait des pennes à la ‘nduja (oignon sauté, ‘nduja, sauce tomate, le tout mijoté une vingtaine de minutes), bien piquantes et fameuses.

Mercredi soir, nous avions convenu de faire une soirée « mer » avec des amis. J’ai donc pris un plateau de fruits de mer « Grand-Chêne » à la Brasserie du Grand-Chêne : des huîtres, des bulots, des bigorneaux, des crevettes roses, des crevettes grises, du tourteau, etc. – bref, le bonheur pour moi qui adore ce genre de chose et qui vis avec trois hommes qui n’aiment pas les coquillages crus ! Pour une fois j’ai pris un dessert, un baba au rhum bien arrosé.

Jeudi soir, j’ai servi des tagliolini aux artichauts frits et à l’ail.

Vendredi soir, nous avons fêté mon anniversaire (qui est passé depuis longtemps, mais réserver une table un soir de fin de semaine dans ce restaurant n’est pas une mince affaire) au Restaurant de l’Hôtel de Ville de Crissier (plus connu sous le nom de Violier). Voici le menu :

Je n’ai pris aucune photo, j’avais juste envie d’être pleinement là, de profiter de l’endroit, du moment, de ce repas d’exception. Je ne vais pas non plus le commenter pas à pas – comment décrire l’excellence absolue ? Parfait équilibre des goûts et des textures, présentation superbe, quantités bien dosées, et tout ce qu’il y a autour : le service, attentif et chaleureux, jamais guindé, le rythme, ni trop rapide ni trop lent, le décor, clair et lumineux. Eh oui, parfois, la perfection existe…

Nous avons bu un Champagne millésimé 1997 avec ce repas, un Francis Boulard « Comète Hale-Bopp » fantastique, avec une touche d’oxydation et une belle amplitude qui le rendaient apte à se mesurer avec tous les plats.