La cohérence cardiaque, remède à l’insomnie

Enfant, adolescente, jeune femme, je n’ai jamais eu de problème de sommeil. J’étais une bonne dormeuse et j’avais (j’ai toujours, en fait) de gros besoins en sommeil – 8 heures, c’est ce que je vise, avec moins de 7 heures je suis fatiguée, avec moins de 6 heures je suis non seulement super fatiguée mais aussi grincheuse et j’ai tendance à avoir mal à la tête.

Puis, vers la fin de la trentaine, les choses ont changé. J’avais toujours besoin de sommeil, mais j’ai commencé à avoir des insomnies, presque toutes les nuits. Pour la faire courte, j’ai eu recours à l’ostéopathie, à l’acupuncture et à quelques autres méthodes et mon sommeil s’est amélioré – mais pas complètement. Malheureusement, les jours (ou plutôt les nuits) heureux d’un sommeil régulier, profond et sans souci étaient révolus. Je dirais que je dormais bien peut-être 70 % du temps, ce qui n’est pas si mal, mais pas idéal non plus.

Donc, jusqu’à il y a un mois, je ne dormais pas trop mal, mais avec une tendance très irritante à me réveiller très tôt le matin (vers 4 ou 5 heures) et à ne pas me rendormir avant une demi-heure, parfois une heure, parfois pas du tout. J’ai essayé l’huile de CBD, l’homéopathie, l’huile essentielle de lavande… Tout cela m’a un peu aidée, mais pas beaucoup.

Et puis… un jour, je discutais avec un de mes jeunes collègues. Il m’a raconté qu’il avait un mal de dos très douloureux depuis des mois, et que tout ce qu’il avait essayé de faire n’avait pas vraiment marché, jusqu’à ce qu’il entende parler de la cohérence cardiaque et décide de l’essayer.

Pour résumer en quelques mots, la cohérence cardiaque consiste à utiliser une respiration contrôlée pour aider à se détendre et à se concentrer. Elle est basée sur le « principe 365 » : 3 séances par jour, 6 respirations par minute (ce qui signifie que vous inspirez pendant 5 secondes et expirez pendant 5 secondes), 5 minutes par séance.

Ce collègue avait entendu dire que cette méthode pouvait être bénéfique pour la relaxation musculaire, il l’a donc essayée. Et il s’est complètement débarrassé de son mal de dos en une semaine. Il l’a maintenant intégrée dans sa routine quotidienne, et le fait même parfois en marchant.

J’étais intriguée. Je n’avais pas mal au dos, mais j’aime essayer de nouvelles choses et je me suis dit qu’un peu de thérapie par la relaxation ne ferait de mal à personne, n’est-ce pas ? Surtout pour quelqu’un comme moi qui n’a jamais pu méditer (je ne comprends pas ce que je suis censée faire ou ne pas faire avec la méditation, et essayer de méditer me rend encore plus tendue qu’avant…). J’ai donc essayé. Et j’ai adoré le fait que ce soit très simple : pas de « visualisation », pas de « contact avec son moi intérieur », pas de « concentration sur le moment », pas de « vidage de l’esprit » (comment fait-on ça d’ailleurs ?!?), juste de la respiration ! J’ai téléchargé une application sur mon téléphone (qui rend la chose encore plus facile, il suffit de suivre une petite boule de haut en bas avec votre respiration, il y a des tonnes d’applications gratuites pour cela), et je l’ai fait pendant les réunions Zoom principalement (quand je ne devais pas participer activement, évidemment), mais aussi en regardant Netflix.

J’ai fait ça deux fois le premier jour, sans aucune attente de résultat – je voulais juste voir comment je me sentais (bien, vraiment relaxée) et quel impact cela aurait sur moi, s’il y en avait un. Et bien, surprise surprise ! J’ai dormi comme un bébé cette nuit-là, sans me réveiller.

OK, me suis-je dit, c’est intéressant, mais juste une fois, ça ne veut rien dire. J’ai donc continué. La deuxième nuit, je me suis réveillée (pour des raisons très naturelles), mais je ensuite me suis recouchée et me suis rendormie presque immédiatement. Et puis troisième nuit, quatrième nuit… Vous voyez le genre. Cela fait plus d’un mois que j’ai commencé, et je dors maintenant normalement (ce qui signifie soit ne pas me réveiller du tout, soit me réveiller une fois, pour les fameuses raisons naturelles, et me rendormir en quelques minutes) environ 9 nuits sur 10, ce qui est fantastique – je me sens plus reposée que depuis…. oh, je ne sais pas, 20 ans ? Comme vous pouvez l’imaginer, je fais religieusement mes trois séances de cohérence cardiaque par jour (ou du moins, deux si je suis vraiment pressée par le temps), et je ne saurais trop recommander la technique.

Une semaine à Porto

Ce fut une belle semaine, même si elle a commencé sous la pluie (j’ai rarement reçu une douche aussi incroyable que devant la Cathédrale de Porto lundi matin !). La ville est belle et accueillante, on peut plus ou moins tout faire à pied, c’est bien agréable. Et, pour rester dans le thème de ce blog, nous avons fait quelques repas mémorables. Je ne parlerai pas ici de nos repas de midi, qui étaient généralement bons mais très simples.

Dimanche soir, beaucoup de restaurants sont fermés. Nous avons jeté notre dévolu sur l’Astoria, et même s’il s’agit là d’un restaurant de grand hôtel (l’Intercontinental), nous n’avons pas été déçus. Le restaurant se définit comme faisant de la « cuisine portugaise moderne » et propose principalement des grillades sophistiquées. Nous avons tout d’abord partagé une entrée de tartelettes aux crevettes très goûteuses, puis j’ai choisi du poulpe grillé extraordinaire, fondant et ferme à la fois, accompagné de légumes grillés. Et l’endroit est vraiment superbe.

Lundi soir, nous avons mangé dans un des grands restaurants de fruits de mer de la banlieue balnéaire de Porto, Matosinhos, à savoir le O Valentim. Nous avons partagé une entrée de palourdes « a Bulhão Pato » exquises, puis un turbot grillé fameux, escorté de pommes de terre et de chou cavalier sauté.

Je voulais tester la haute gastronomie portugaise, et nous l’avons fait – deux fois ! La première fois, mardi soir, au restaurant Pedro Lemos. Bilan : un endroit feutré, décoré de façon très moderne mais avec des références portugaises et locales, et une très bonne cuisine mettant en valeur les produits de la région, et qui tend un tout petit peu vers le moléculaire. Essai réussi.

Mercredi soir, c’est le côté « hipsterville » de Porto que nous avons testé, avec un repas fort agréable (mais pas mémorable, franchement) chez Gruta. Nous avons partagé une entrée de crevettes sautées, puis j’ai pris une moqueica de peixe bonne, mais manquant un peu de relief (devrais-je avoir honte de dire que je préfère la mienne ?).

Jeudi soir, ce fut notre deuxième test de haute gastronomie portugaise, en montant encore d’un cran par rapport à Pedro Lemos, tant en prix qu’en plaisir. Nous avons été à la Casa de Chá da Boa Nova. Mais quel test ! L’endroit, hors de Porto et sur un bord de mer sauvage, est incroyable.

La cuisine est incroyable elle aussi. Nous avons pris le menu 21 plats (je sais, cela semble une folie, mais en fait, chaque plat se mange en une à deux bouchées, la survie est donc possible…). Le voici en images.

Vendredi soir, en revenant (tard) d’une croisière sur le Douro, nous sommes entrés un peu par hasard dans un des restaurants du complexe WOW (à Vila Nova de Gaia, juste en face de Porto), le T&C. Ce fut une bonne surprise, je dois dire. Nous avons partagé une assiette de jambon cru portugais excellent, puis j’ai pris la « morue sainte », un plat de morue pochée sur lit de ragoût de haricots black eye et de verdure (épinards peut-être ?) vraiment très savoureux.

Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer quelques images de Porto, en guise de conclusion.

Comment planifier ses repas

Depuis plus de vingt ans (depuis que mon fils cadet est tout petit, en fait), je planifie mes repas.

A la base, c’était parce qu’avec deux enfants petits, c’était la seule manière de ne pas stresser et de conserver le plaisir de cuisiner. J’alternais plats préparés à l’avance (genre ragoûts, soupes, etc.) et plats rapides (c’est là que j’ai développé tout un tas de recettes de cuisine rapide).

Et puis les enfants ont grandi, je n’ai plus le stress de début de soirée, mais je continue, parce que trouve cette planification très agréable. J’y ai apporté plus de souplesse, et je me suis dit que ce ne serait pas une mauvaise idée de raconter comment je fais.

  • J’ai deux listes de repas : une pour la semaine en cours, une pour la semaine d’après. Dans celle pour la semaine d’après, je mets les idées de plats que j’aimerais faire et qui me viennent de manière impromptue (en lisant un magazine de cuisine, ou en en parlant avec quelqu’un, ou même sans raison), sans forcément les attribuer à un jour particulier. Comme ça, quand je planifie (le vendredi, puisque nous faisons nos courses samedi matin au marché), j’ai déjà plusieurs repas que je peux attribuer à des jours, il ne me reste plus qu’à compléter.
  • Je planifie toujours pour un jour de moins qu’il ne faudrait, pour prévoir les sorties au restaurant ou les soirs où je sers des restes.
  • Je planifie presque toujours un repas que je peux reporter à bien plus tard, pour parer aux imprévus : par exemple, hier soir, j’avais prévu une côte de veau (stockée dans mon congélateur) accompagnée de salade de butternut, mais j’avais d’énormes restes qu’il ne fallait pas gâcher et que j’ai servis à la place. La côte de veau est restée au congélateur et la courge butternut, se gardant facilement plusieurs semaines, sera probablement au menu de la semaine prochaine.
  • J’achète toute la viande pour la semaine. Je garde au frigo tout ce que je sers jusqu’au mardi soir inclus, le reste va au congélateur (hormis les viandes séchées ou fumées, bien sûr).
  • Je fais attention au temps que j’aurai pour préparer. J’aime faire la grasse matinée le dimanche, donc dimanche midi, c’est du rapide, par exemple. Ou si je travaille à la maison un jour, je sais que je pourrai mettre en route à midi une recette qui demande beaucoup de temps de marinade ou de mijotage.
  • Chaque matin, je regarde ce que je vais faire le soir, histoire de sortir ce qu’il faut du congélateur si nécessaire. Comme je ne suis pas parfaite (snif), j’oublie parfois, alors je réarrange mes repas…
  • Ce qui m’amène au point suivant : je me laisse l’entière liberté de réarranger les repas dans la semaine, bien sûr, on n’est pas à l’armée !!! Si ça m’arrange de faire demain ce que j’avais prévu aujourd’hui, pourquoi pas.
  • Je prévois des restes. Surtout ces deux dernières années, avec tout ce travail à la maison, je n’allais pas me mettre à cuisiner à midi, franchement, alors on a alterné restes et plats livrés. Et certains plats ne demandent pas beaucoup plus de temps à préparer si on les fait pour quatre ou six personnes que si on les fait pour deux.
  • De temps en temps je fais une semaine à thème, en choisissant un pays, ou un livre de cuisine. Ca m’amuse, et puis certains condiments typiques d’une cuisine ethnique particulière doivent être faits en assez grande quantité et, du coup, peuvent être utilisés dans plusieurs plats (par exemple, l’aji picante colombien ou le mojito cubain), et certaines herbes ou condiments peu usités dont on doit acheter un emballage entier peuvent eux aussi être utilisés complètement au lieu de traîner dans le frigo en attendant la trinité.

Cet hiver, dans ma cuisine….

Voici un petit florilège de ce que j’ai cuisiné récemment, en attendant la reprise normale du rythme de ce blog :

  • En entrée lors d’un repas à quatre, des succulents rouleaux de bresaola aux poires (originellement faits avec de la viande des Grisons, mais la bresaola convenait très bien dans cette recette).
  • Une recette que je fais de temps à autre et qui a toujours beaucoup de succès : du poulet aux cornflakes accompagné d’un cole slaw (salade américaine aux carottes et chou blanc) allégé (traduction : assaisonné d’un mélange de yaourt, moutarde, vinaigre et mayonnaise à la place de la tonne de mayonnaise habituelle).
  • Du kig a farz, le pot-au-feu Breton, que j’ai trouvé bon mais quand même assez écoeurant.
  • Un très réconfortant gratin de pommes de terres, poireaux et saucisses :

Quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur

Si je choisis ces vers de Verlaine comme titre de billet, c’est après avoir lu cet article de Fémina, qui m’a fait tilt et m’a fait comprendre ce qui se passait en moi et, peut-être, comment en sortir.

Pour ceux et celles qui n’ont pas envie de lire tout l’article, en gros, la pandémie nous a mis dans un état de « languishing », de langueur donc (pourquoi utiliser l’anglais alors que le terme existe en français, je vous le demande ?), qui se caractérise par une morosité, un repli sur soi-même, un manque d’envie de faire quoi que ce soit. Ce n’est pas une dépression, mais ce n’est pas non plus un état normal. Et si je n’ai pas recommencé à écrire sur ce blog, si je vais peu au théâtre, que j’ai moins de plaisir à planifier mes repas et à les cuisiner, c’est à imputer à cet état-là, clairement.

Comment s’en sortir ? Pour moi, c’est clair : se souvenir qu’il y a pire, bien pire que la situation actuelle (les périodes de guerre par exemple), surtout pour moi qui ai conservé mon travail, qui vis en couple harmonieux, dans une maison agréable. J’ai toujours adoré les livres de Pollyanna (y compris pour leur côté kitsch), c’est le moment de m’en inspirer… Et se donner un bon coup de pied au derrière pour m’en sortir, à commencer par écrire à nouveau sur ce blog. Chacun doit trouver sa manière de gérer le truc, moi c’est la mienne. Alors à très bientôt, en tout optimisme !

Cuisine en temps de confinement

C’est bizarre de faire la cuisine en ce moment. Je n’ai pas beaucoup plus de temps que d’habitude (je travaille en télétravail selon mon horaire normal), et une fois par semaine, comme d’habitude, je vais faire les courses. Mais là s’arrête l’habituel… Car pour moi, d’habitude, faire les courses, c’est aller au marché, y acheter fruits, légumes, fromages, œufs, viandes et charcuteries, et compléter, pour l’épicerie sèche et deux trois trucs en plus, à la petite Migros de mon quartier. Mais voilà, plus de marché. Je dois dire que cela m’enrage, cette manière de jeter les gens dans les bras de la grande distribution – comme si un marché à l’air libre, que l’on peut correctement aménager avec files, distance sociale et tout le tralala, était plus dangereux qu’un supermarché… Et je déteste les légumes de supermarché, ils n’ont pas de goût, pas de fraîcheur, pas de saison et ont fait le tour du monde, bref ils m’insupportent. Le seul supermarché online que j’aime pour le frais, c’est Farmy, mais leurs délais de commande étaient jusqu’à récemment à un mois (une semaine en ce moment), on oublie. Alors j’ai trouvé des alternatives : des marchés à la ferme (Hess au Mont-sur-Lausanne, Blondel à Crissier), la boucherie Maillefer au Mont-sur-Lausanne, une fois une grosse commande de fromages et charcuteries italiennes chez Padula, et le reste à la Migros. Mais je n’ai, du coup, de loin pas le choix auquel j’ai accès d’habitude, ce qui a changé totalement ma manière de cuisiner : finis les menus faits à l’avance, j’achète et je fais avec. Peu de recettes, du coup, plutôt de la cuisine intuitive, et c’est assez amusant de voir que quand je suis dans ce mode-là, c’est ma cuisine d’enfance qui ressort, à savoir principalement de la cuisine française. Et à midi, faute de temps, c’est soit une grande salade mixte, soit des tranches de pâté (les excellents pâtés de la boucherie Maillefer) avec une salade, soit des restes, soit des commandes au restaurant sur Smood ou Eat.ch (ça fait marcher les restaurants en plus, c’est du gagnant-gagnant).

Voici donc un florilège des plats que j’ai cuisinés depuis mi-mars :

  • Spaghettis à la crème d’ail (de l’ail cuit dans de la crème et mixé, plus simple il n’y a pas)
  • Salade tiède de courge, feta et lard (tout est dans le titre, courge rôtie au four avec le lard, feta émiettée dessus 5 minutes avant la fin de la cuisson)
  • Salade fenouil orange oignons
  • Pizza en sauteuse, avec une pâte sans pétrissage mais à longue levée, un régal
  • Velouté de topinambours lard et noisettes, tiré de cette page
  • Ragoût de haricots borlottis à la ‘nduja et aux côtes de bettes, inspiré de cette recette
  • Excellent ossobucco à la milanese
  • Houmous de haricots blancs et artichauts (au pif, haricots blancs en boîte, cœurs d’artichaut en boîte, jus de citron, huile d’olive et ail).
  • Fèves au chorizo (fèves surgelées de chez feu Picard, snif, cuites pas trop longtemps avec des oignons frais et du chorizo)
  • Steaks et salade verte, un classique qui ne se dément pas, avec du bon pain de ma boulangerie de quartier (qui vend le meilleur mi-blanc de Lausanne, et où l’on vous accueille avec chaleur et sourire)
  • Asperges sauce Parmesan (du Parmesan râpé mélangé à de l’huile d’olive, c’est pas vraiment de la cuisine mais miam !), ou encore sauce hollandaise au siphon (ludique et délicieux).
  • Porc et côtes de bettes (une recette de ce bouquin, maintes fois utilisée)
  • Plateau de fromages et poires, c’est simple mais délicieux
  • Lasagnes Bolognese, classique et bon, et puis ça fait des restes bien pratiques pour midi – et comme j’avais fait beaucoup trop de sauce bolognaise, patates douces au four sauce bolognaise à un autre repas
  • Pois chiches en sauce, un délice
  • Salade de poulet sauce gochujang
  • Carpaccio de thon à la mangue, salade d’avocat et de laitue iceberg
  • Penne aux artichauts (frais) émincés et au lard, improvisées et bonnes

Et voici une liste des restaurants auxquels nous avons commandés des repas (je ne parle que de ceux que nous avons appréciés).

Sur Smood :

  • Africa Express, cuisine d’Afrique de l’Ouest, c’est bon et trrrrès copieux (frites un peu sèches, mais les beignets sucrés-salés sont une tuerie, le maffé et le poulet yassa aussi)
  • Hoi An BBQ, cuisine vietnamienne fraîche, savoureuse, légère, bref que du bonheur
  • Indian Zayeka, cuisine indienne épicée et subtile
  • Nil Bleu, cuisine éthiopienne pleine de goût (avec un coup de cœur pour leur kitfo, le tartare éthiopien)

Sur Eat.ch :

  • Le Levant, cuisine libanaise axée sur les galettes farcies, mais aussi des mezzés (un peu trop de tahine dans le caviar d’aubergine à mon goût, mais les galettes sont parfaites)

Coronavirus : si on vous paie, payez !

Au moment où je m’apprêtais à publier un nouvel article de ce blog, après un peu de grippette puis de flemme puis de vacances, voilà que la pandémie a déboulé. Je ne vais pas me laisser aller et vous retrouverez recettes et racontages de repas très bientôt, mais le message que je veux faire passer juste maintenant me semble plus important.

En résumé, ce que je veux vous dire est que si, comme moi, vous avez la chance d’être payé comme d’habitude en ce moment (je suis en télétravail à la maison, mon métier se fait facilement à distance), alors payez. Payez la femme de ménage ou la nounou qui ne vient pas comme si elle venait, ne vous faites pas rembourser la place de spectacle annulé, et la prochaine fois que vous irez chez votre coiffeur ou votre esthéticienne, payez-lui toutes les séances que vous auriez consommées pendant cette période si la vie n’avait pas déraillé. Si comme moi, vous avez l’habitude d’aller au restaurant régulièrement, commandez à l’emporter tout aussi régulièrement. Si vous avez l’habitude d’acheter des fleurs toutes les semaines, commandez-les. Si vous aimez aller au marché, n’allez pas chez Migroop à la place, commandez. Un annuaire des commerces ouverts qui livrent ou vendent sur place est disponible. Vous verrez qu’il y a bien plus de possibilités que vous ne le pensez.

Et si vous avez dû annuler vos vacances, ne vous faites pas rembourser : décalez. Les hôtels, les compagnies aériennes, etc. donnent des facilités de modification de voyage très étendues en ce moment, ne leur plombez pas leur trésorerie si vous pouvez vous le permettre.

C’est un simple devoir de solidarité, et si nous agissons tous ainsi, qui sait, peut-être adoucirons-nous la crise économique à venir.

J’ai mis en illustration de cet article une photo faite lors du marché de Noël de Lausanne, fin novembre de l’an passé. Nostalgie…

Des sorties, et quelques repas maison

Cette semaine, nous sommes beaucoup sortis, il va falloir que je rattrape un sérieux retard de sommeil…

Samedi soir, nous étions miraculeusement à la maison. J’ai fait une tajine de porc à la sauge, à laquelle j’ai adjoint des fonds d’artichaut (surgelés), et que j’ai trouvé particulièrement savoureuse.

Dimanche midi, j’ai concocté une soupe de poulet au tapioca et à la coriandre (recette déchirée dans un vieux Elle à Table et introuvable online) – là aussi je l’ai enrichie en légumes, cette fois avec des bok choi grossièrement hachés et ajoutés peu après les lanières de poulet.

Dimanche soir, j’ai fait une fondue au vacherin – et j’ai enfin compris pourquoi parfois elle devenait grumeleuse ! En fait, c’est le signe d’un simple manque d’eau (je vous rappelle que la fondue pur vacherin se fait à l’eau, pas au vin), ce qui est facilement remédiable. Alléluia !

Lundi soir, j’étais seule à la maison et j’ai soupé d’un avocat et d’un œuf dur mayonnaise – un repas de flemmarde que j’adore.

Mardi soir, première sortie : nous allions à Morges au théâtre avec des amis, et avons cherché un restaurant dans les parages qui accepte de nous servir à 22h. Du coup, nous avons découvert une petite perle : l’Auberge de l’Union, à Saint-Prex. Nous avons été accueillis avec le sourire et une grande gentillesse, on nous a installés, pris la commande d’apéritifs, puis, quand on nous les a servis, des plats, en nous précisant bien de prendre notre temps pour manger, pas besoin de se presser. De plus, c’est absolument délicieux ! Nous nous sommes partagé une portion de terrine de foie gras aux figues et Porto, que j’ai fait suivre d’une belle assiette d’omble chevalier sauce chasselas, servi avec une excellente écrasée de pommes de terre aux herbes et avec des petits légumes.

Mercredi soir, deuxième sortie : j’avais été invitée (grâce à ce blog je crois) à la soirée d’inauguration du marché de Noël de Lausanne, Bô Noël. Il faut savoir que, depuis cinq ans qu’il existe, Bô Noël prend de plus en plus d’ampleur, jusqu’à être inclus dans le top 5 des marchés de Noël d’Europe par je ne sais plus quelle revue britannique. Il est aussi couplé avec le festival Lausanne Lumières, qui orne notre ville de sculptures et animations lumineuses souvent très réussies. La soirée a commencé au Coeurnotzet, bar installé sous les voûtes du Grand-Pont. Nous étions à l’étage, ce qui donne une vue inédite sur les arches du pont, ainsi que sur la place Centrale. De plus, c’est très joliment aménagé, avec un bar bien sûr, des fauteuils et tables éparpillés, des braseros, et au beau milieu de tout ça, l’arbre qui pousse à cet endroit-là et auquel on a aménagé un passage dans le plancher. Mes photos sont hélas peu nombreuses et très pourries, mon téléphone disposant d’un appareil photo qui est excellent de jour et épouvantable de nuit (mais c’est mieux en noir et blanc, ce qui explique ce que vous voyez ci-dessous).

Nous avons ensuite eu droit à une visite commentée des installations de Lausanne Lumières, et je dois dire que mon gros coup de cœur va à l’illumination du portail nord de la Cathédrale, que je vous invite à ne pas rater, et qui d’une part met en valeur tous les détails des sculptures de ce portail, et d’autre part crée une image magique, qui m’a fait penser aux ravissantes crèches peintes d’Amérique du Sud, en version immense. A savoir : ce type de visite guidée est proposé gratuitement tous les jeudis soirs de novembre et décembre, à 19h (départ sur la place Centrale), et c’est vraiment à faire (durée : une heure environ).

Enfin, nous avons pu déguster une belle planchette de charcuteries puis une excellente fondue moitié moitié au restaurant éphémère 2020, sis sur la Terrasse Bel-Air (et qui sera ouvert non seulement pendant toute la durée de Bô Noël, mais aussi après, pour les JOJ 2020). Bref, une belle soirée !

Jeudi soir, troisième sortie : nous nous étions inscrits à la soirée des 35 ans du CAVE, qui avait lieu au Beau-Rivage à Genève. Le menu était le suivant :

Je dois dire que la qualité de la cuisine était impressionnante, surtout si l’on pense que c’était servi à 180 personnes. Cuissons parfaites, goûts frais et subtils, et même moi qui suis tout sauf un bec sucré j’ai adoré le dessert ! Et il faut absolument que j’apprenne à faire des olives confites, c’est une tuerie. Quant aux vins, ils étaient dignes de la sélection du CAVE, qui est toujours parfaite.

Vendredi soir, ouf, un soir à la maison, j’ai fait des bêtes steaks frottés aux épices créoles et accompagnés d’une salade verte.

Lausanne, avant les vacances

Après une petite pause vacances, je vous livre la semaine avant notre départ. Je vous promets aussi un deuxième article avec mise à jour de mes restaurants appréciés à Rome et à Venise, puisque c’est là que nous avons passé deux fois quatre jours.

Samedi soir, nous avons mangé, avec des amis, à la brasserie de Didier de Courten à Sierre, L’Atelier Gourmand. C’était splendide, plus décontracté et moins sophistiqué que son restaurant gastronomique mais tout aussi soigné et savoureux. J’ai d’abord choisi une galantine de foie gras « cailles et reinettes » exquise, puis des suprêmes de pigeon cuits à la perfection et merveilleusement bien préparés.

Dimanche midi, nous avons mangé à Lens (nous étions restés nous promener en Valais), au Monument, dont j’ai parlé ici et . J’ai d’abord choisi des « saint-Jacques poêlées, mayonnaise à la noisette, crumble et crouge butternut confite » parfaites, puis un excellent tartare de viande de gibier, très bien assaisonné, et malencontreusement servi avec des spätzlis mous et sans intérêt – pas grave, j’ai du coup profité des toasts, faits avec leur excellent pain.

Dimanche soir, mon fils aîné et son épouse sont venus déguster une fondue moitié-moitié aux bolets à la maison. Nous avions acheté pour le dessert des éclairs poire et spéculoos à la boulangerie de Lens.

Lundi soir, j’ai fait une açorda de camaroes, un plat portugais que j’affectionne (attention, la recette utilise du persil, mais la vraie recette utilise de la coriandre, c’est bien meilleur et ce que j’ai fait – et j’ai dû utiliser bien plus de liquide qu’indiqué).

Mardi soir, j’ai fait un curry vert de porc avec de la pâte de curry vert maison que j’avais congelée, et, comme j’étais un peu pressée, des bok choi en morceaux à la place des légumes usuels. Je l’ai servi avec du riz parfumé, et c’était excellent !

Mercredi soir, j’avais prévu de faire une tartiflette avec un Reblochon que je pensais avoir dans mon congélateur, mais mystère et boule de gomme, il avait disparu (je suppose que je l’avais déjà utilisé). Du coup, j’ai acheté un Vacherin Mont-d’Or, et c’était exquis ! Je ne sais pas si ça s’appelle encore une tartiflette (vacheriflette ? Montdoriflette ?), mais pas grave ! Avec une petite salade verte, c’était un parfait repas de début de saison froide.

Jeudi soir, j’ai servi une excellente salade de kale au Parmesan (je n’ai pas trouvé le chou noir mentionné dans la recette au marché, mais le kale l’a parfaitement remplacé), escortée de jambon cru espagnol.

Vendredi soir, nous sommes arrivés à Rome. La suite au prochain numéro…

La gourmette est en mode flemme

Et elle a chaud ! (Faut bien que je trouve des excuses à mon peu d’assiduité sur ce blog récemment – mais quand même, 29 degrés à 11h du soir, ça assomme bien).

Bon, on va quand même essayer de vous pondre un petit article ! Ce sera, comme le précédent, un doux mélange de restaurants et de repas maison, sachant qu’entre le dernier article et maintenant que j’ai passé deux semaines en vacances, et visité Toulouse, San Sebastian (ou Donostia, qui en est le nom basque) et Bordeaux.

Bordeaux a vraiment été mon coup de coeur (même si j’ai tout aimé de ces vacances), et je ne vous épargne pas quelques photos :

Mais passons à la nourriture : on mange bien, et même très bien, dans ce coin-là. Je ne vous livre ici que le haut du panier, même si nous n’avons jamais fait un mauvais repas. Et j’ai découvert un secret qui n’en n’est pas un, je suis sûre que beaucoup d’entre vous le connaissent, qui est le « Business Lunch » : dans les grandes villes pas trop touristiques (inutile d’espérer ça à Venise, et d’ailleurs à San Sebastian non plus), les restaurants gastronomiques offrent presque toujours un menu intéressant à midi, de plus, léger et non dénué de légumes, pour un prix très doux – nous avons ainsi mangé quelques repas oscillant entre 28 et 35 euros, comprenant entrée, plat et dessert, d’une qualité époustouflante, et dont le souvenir ne traîne pas sur nos hanches.

Toulouse

Le Pavé des Minimes
Excellent restaurant très animé, accueil sympathique. Nous avons d’abord partagé une assiette de jambon cru impressionnante tant en qualité qu’en quantité et une salade gersoise savoureuse, puis j’ai pris un pavé de cabillaud aux petits légumes.

Les P’tits Fayots
Gastro chic dans une rue centrale mais bien cachée, nous avons mangé à midi et profité du fameux Business Lunch, rapport qualité prix incroyable. Entrée de betterave en plusieurs façons, puis un plat de poisson exquis, et enfin un riz au lait à la grenade et aux noisette torréfiées très réussi.

Les Copains d’abord
Un endroit très plaisant, belle salle éclairée par un puits de lumière. Excellente cuisine classique, un mix de spécialités régionales et de plats plus modernes. Attention, portions gargantuesques : nous avons commencé par partager une assiette de jambon cru, eh bien nous aurions aussi dû nous partager un seul cassoulet au lieu d’en prendre chacun un…

Les Jardins de l’Opéra
C’est le restaurant gastronomique qui complète la Brasserie de l’Opéra, juste derrière, au fond du passage. Un excellent Business Lunch, avec en entrée une effilochée de crabe, en plat quelque chose de délicieux que j’ai honte d’avoir oublié et en « dessert » une salade au fromage (un dessert sucré était aussi possible). Service un peu compassé mais très gentil.

San Sebastian / Donostia

Taberna Orhi
Testé un peu au pif lors de notre première soirée dans la ville, une excellente surprise ! Nous avons partagé une salade d’araignée de mer excellente, une plancha d’artichauts et cardons à se relever la nuit, et des anchois frits délicieux.

Astelena
Restaurant assez haut de gamme, grand et design, qui propose une excellente cuisine locale modernisée. Une petite crème de courge en amuse-bouche, puis des cigales de mer en salade en entrée, une belle sole pour deux en plat, puis un flan en dessert. C’était très bon, dommage qu’il n’y ait pas eu l’ombre d’un légume (à part quelques pommes de terre) avec la sole.

Misura
Restaurant très moderne, excentré, dans un très beau cadre verdoyant, au rez d’un grand hôtel, et qui propose une cuisine résolument axée sur les légumes (même s’il ne s’agit aucunement d’un restaurant végétarien). Nous avons pris le menu dégustation, dont je vous passe le détail (il suffit de dire qu’il était vraiment exceptionnel), le voici en images :

Bordeaux

Son’
Encore un Business Lunch à prix admirable, dans un restaurant un peu hipster chic qui a ouvert récemment. Superbe cuisine contemporaine, avec une emphase bienvenue sur les légumes et beaucoup de fraîcheur (mais sophistiquée) dans l’assiette. Service d’une gentillesse remarquable. Je ne sais plus l’intitulé des plats, mais l’entrée était à base de petits pois, le plat de veau et le dessert de fraises et framboises, et tout était délectable.

Blisss
Un tout petit restaurant (seize couverts !) niché dans la banlieue de Bordeaux. Monsieur en cuisine, Madame et le fils en salle, accueil enjoué et service parfait, et on y mange une cuisine très personnelle et raffinée pour un prix doux si on considère ce que l’on a dans l’assiette. Il faut annoncer ses allergies, intolérances et nourritures détestées à l’avance, le menu dégustation est unique et fait en fonction des clients.

Miles
Un autre excellent Business Lunch, dans un endroit tout petit et résolument contemporain (cuisine ouverte, cadre design mais décontracté, plats fusion).

La Belle Epoque
Une belle brasserie Art Nouveau très classique, rien à redire. Il faisait beau, nous avons donc mangé en terrasse sur le quai, la vue est superbe. J’ai dégusté un carpaccio de tête de veau, puis une salade César.

Le Pressoir d’Argent
Une institution Bordelaise, apparemment, actuellement sour la tutelle de Gordon Ramsay (mais avec évidemment un chef local), et un repas inoubliable tant du point de vue de la cuisine que du service, en même temps impeccable et très chaleureux – nous avons même eu droit à un tour des cuisines en fin de repas, et c’est bien la première fois que je vois des cuisiniers interagir avec des clients avec autant de naturel et de gentillesse dans un restaurant de cette catégorie. On vous imprime même votre menu personnalisé à la fin du repas, c’est une petite attention sympathique (là le menu est pour deux, pour ma part j’ai pris la première entrée, puis le homard, puis le premier dessert) ! Franchement, ça coûte un bras et même les deux, mais ça les vaut.

Vin Wè
Excellent repas de midi dans ce tout petit restaurant haïtien coloré et agréable. L’accueil est souriant et chaleureux, avec une vraie envie de faire connaître cette cuisine pas si courante sous nos latitudes. Nos avons d’abord partagé une assiette « Fritay géant » d’entrées diverses (dont des accras à tomber et du boudin de cabri excellent), puis un plat du jour de poulet et frites de manioc délicieux, et enfin un gâteau ananas et coco (je n’ai pas tout photographié, vous voyez ici l’entrée et le dessert).

Quant aux repas maison avant et après les vacances, voici un petit échantillon (désolée, aucune photo, j’ai complètement oublié !) :

Et je voulais faire un plat de poulet et risotto au chou-fleur mais avec la chaleur, j’ai renoncé, coupé le chou-fleur en bouquets et fait un dip au yaourt et herbes, et sorti un pot de rillettes de poisson et un peu de fromage….